COMME VOUS J'AI REVE
Comme vous j'ai rêvé dans le fond de ma nuit
D'un monde sans virus qui laisse l'innocence
De ces petits enfants perdus dans leurs silences
Devant la maladie, ils crèvent sans un bruit.
Quelle chance j'aurais quand sonnera minuit
Devant ces yeux hagards qui fouillent la présence
De ce vieil être infâme avide d'indécence
Qui mine tout mon corps par des assauts pourris.
En dehors de mon lit je vais en somnambule
Je délaisse l'amour dès qu'il survient le soir
Car je sais désormais qu'il est maigre l'espoir
De compter par millier les feux du crépuscule.
Je sais qu'elle m'attend dans le fond du couloir
Pour m'emmener là-bas dans sa vie souterraine
Dans cet univers froid, de sa force inhumaine
Elle vient m'emporter dans un gouffre, trop noir.
Je sais que mon destin, dans sa course changeante
Aura le dernier mot, aura mon dernier cri
Malade je le sais, malade je le suis
Demain chez moi la mort sera seule présente.
Aujourd'hui dans mon lit pour l'instant je respire
Mais j'ai peur quelquefois de devoir m'endormir
Comme je n’ai pas droit au rayon souvenir
Je m'efforce toujours de garder le sourire.
jc blondel