L'idée d'une correspondance régulière m'a plu, voici la seconde lettre à l'Imaginaire...
Cher songe, ma belle amie,
C’est là ma deuxième lettre car du fond de mon âme vous ne répondîtes pas à la première, mais le temps qui passe n’amenuise pas l’espoir d’enfin vous rencontrer.
Ce premier jour d’un été tant attendu me fit espérer si fort que, comme la nature qui se renouvelle, ma passion puisse enfin renaitre de notre rencontre, et que le rouge me monte aux joues comme il pare le coquelicot.
Le soleil au plus haut dora mon visage usé d’un hale qui dissimula un temps mes traits marqués par votre si longue absence, et même si je soupirais de plaisir à ce contact, je n’osai ouvrir les yeux et découvrir encore que vous n’étiez que chimère.
Je vous aime et vous désire, ma belle amie, même si je ne vous ai pas encore rencontrée. Votre évocation rend ma vie plus légère, mon future enjoué, même si, c’est vrai, mon présent aussi plus pesant. Vous n’êtes certes pour l’instant qu’une idée, ou mieux un idéal, mais vos pas sur ces talons si hauts me précèdent en tout lieux, comme votre parfum me guide.
Je vous entend me traiter de fou, d’enfant, de romantique, et rie de bon cœur de vos minauderies imaginaires. Je sombre dans la folie de ma langueur mais ne souhaite pour rien au monde guérir de vous.
Il m’est impossible de renoncer à votre existence, Vous habitez là, en quelque endroit ou mon regard ne s’est pas encore posé, ou même tout prêt, là, à portée. Qu’importe, vous rencontrer est une belle évidence, qui chaque soir met du bonheur sous mes paupières quand la lune vient m’embrasser.
Bel objet de mes désirs, revoici poindre le soir, et depuis ma dernière missive vous visitez mon fragile sommeil, et étendez souvent vos mains pour attraper mes tempes et pendant que je m’abandonne a votre contemplation je m’entend vous dire encore et encore :
« Vous êtes là, la vie est si belle »…