Cher songe, ma belle amie,
Ce jour, le soleil en demi-teinte semblait annoncer votre venue et je me pris à vous rêver guerrière, comme pour mieux vous rallier au combat que je mène contre mes démons.
Alors commença un songe où comme un royaume brandissant blasons et oriflammes, chaque parcelle de mon corps semblait célébrer votre retour en une haie d’honneur prête à vous acclamer…
Je vous espérais comme Jeanne, revêtue d’attributs guerriers étincelants dont s’échappait au vent la banderole de votre chevelure dorée, jouant de ses reflets avec la lumière pâle et votre armure renvoyait l’image de votre écuyer alangui.
Vous pénétriez triomphante dans mon cœur libéré, et soudain votre absence prenait tout son sens : vous guerroyiez pour libérer mon âme et milles dragons de tristesse aviez occis, avant que de ne fièrement pouvoir trouver le repos sur le trône qui est vôtre au milieu de mon cœur.
Las, sous votre heaume cabossé de quelque coup d’épée félonne, vous portiez des blessures qu’il me fallait soigner, des coups d’amour appuyés laissant des plaies béantes au ventre, des trahisons de vos chevaliers qui avaient meurtri votre dos… Mais je vous jure, belle des belles, que mon amour, simple et sincère, saurrait guérir votre âme si pure .
Et s’il fallait, mon amazone, que de quelques batailles encore vous meniez, je saurais effacer ma crainte et vous remettre à cheval, pour mieux acclamer votre majesté…
En ce jour de soleil pâle, j’entends tinter au loin le bruit du métal que l’on croise par amour et déjà les cors annoncent votre victoire… Souffrez donc que mes yeux ne se ferment pour mieux vous espérer, que mon rêve parsème votre chemin jusqu’à moi des pétales de roses que l’on répand sous les sabots des braves…
Bel objet de mes désirs, laissez-moi vous espérer de retour, épuisée mais heureuse, et pouvoir enfin sur votre étendard, inscrire en lettre d’or :
« Vous êtes là, la vie est si belle »…