COURONNE DE SONNETS
JE REFAIS MON BAGAGE
1- A L’OMBRE DU COUCHANT
2- UN MONDE SANS NON-DIT
3- EN DENICHANT L’AMOUR
4- J’OFFRIRAI DU PLAISIR
5- A LA BELLE QUI VIENT
6- EN SURFANT QUELQUEFOIS
7- JE LUI DIRAI TOUT BAS
8- DE L’INTENSE CANDEUR
9- UN REVE DEFENDU
10- A CES CORPS FATIGUES
11- LE MATIN REVIENDRA
12- POUR SORTIR DU BONHEUR
13- CONQUERANT JE VAINCRAI
14- ET NOUS RETROUVERONS
MAITRE- JE REFAIS MON BAGAGE
A L’OMBRE DU COUCHANT
A l’ombre du couchant je refais mon bagage
Quand le soleil, le soir, vient tirer le rideau
Sur un jour fatigué de porter son fardeau
Qui s’éteint doucement sur le bord d’une plage.
Lorsque la nuit repeint sans bruit le paysage
En changeant les couleurs sans l’aide d’un pinceau
Ne laissant par moment la lune et son faisceau
Donner de la clarté sur les toits du village.
Dans le fond de mon lit le rêve est sans regret
Il se façonne un nid qu’il habite discret
Pour m’emmener déjà dans une autre aventure.
Sur ma couche, je sais, rien ne m’est interdit
Le songe est mon ami sous cette couverture
Pour enfin découvrir un monde sans non-dit.
UN MONDE SANS NON DIT
Pour enfin découvrir un monde sans non-dit
J’ai traversé le temps courant comme un malade
Après cet espoir fou qui vantait sa salade
A mon âme d’amant en panne d’inédit.
Sur le rivage blond du plaisir qui frémit
Le souffle de l’été par une dérobade
Glissera sur ma peau pour m’offrir son aubade
En donnant le frisson à mon corps endormi.
J’ai cherché la forêt de la belle éphémère
Qui viendra me sortir de ma folle galère
Redonnant des couleurs à ce bonheur pali.
Funambule je suis du fil de l’existence
Mes pas ont parcouru les routes en silence
En dénichant l’amour dans son antre maudit.
EN DENICHANT L’AMOUR
En dénichant l’amour dans son antre maudit
Où le démon crochu le gardait en otage
J’ai mené mon assaut sans honte du carnage
Pour délivrer ce cœur du monde de l’oubli.
Conquérant descendu des rêves sans souci
Sur un beau cheval blanc armé de mon courage
J’ai remis Lucifer au fin fond de sa cage
Afin de dégager cet horizon terni.
En prince du moment d’un royaume tendresse
Je viens éradiquer les instants de tristesse
Par mon glaive de fer forgé sur un tison.
Je pourrai découper tous ces maux, cet outrage
Par la force du feu qui nous donne raison
J’offrirai du plaisir aux amants de mon âge.
J’OFFRIRAI DU PLAISIR
J’offrirai du plaisir aux amants de mon âge
En allant dévorer tous les fruits défendus
Que la belle d’un soir aux duels éperdus
Aura caché sans crainte au fond de son corsage.
Téméraire amoureux partant à l’abordage
De ces petits seins blancs à peine dévêtus
Par de joyeux ébats de ces corps mis à nus
Livrés par le désir, dans sa course sauvage.
Ils se façonneront un monde merveilleux
Un paradis doré pour jeunes gens heureux
Dans l’espace sucré d’un moment de partage.
Quand s’irise l’été sur l’horizon bleuté
Le frisson reviendra redonner sa beauté
A la belle qui vient délivrer son message.
A LA BELLE QUI VIENT
A la belle qui vient délivrer son message
A ce prince déçu chahuté de chagrin
A force de courir dans le petit matin
Après cette beauté qui devenait volage.
En laissant divaguer ses doigts sur son corps sage
Il a cru trop longtemps à ce bonheur coquin
Qui noua sans regret les fils de son destin
Pour l’emmener dormir dans un lit de passage.
L’ange qui lui revient dans ce monde imparfait
Pour rallumer les feux de ce désir défait
En mettant des saveurs à sa folle existence.
Il pourra de nouveau flirter sur l’infini
Dévorant les appas de la belle en silence
En surfant quelquefois sur un rêve interdit.
EN SURFANT QUELQUEFOIS
En surfant quelquefois sur un rêve interdit
Sur cet océan bleu débordant de tendresse
Où les vagues seront une douce caresse
Sur les bords d’une peau s’offrant sans démenti.
Dans ce plaisir à deux où tout est abouti
Il n’est point de regret, il n’est point de paresse
Pour vivre simplement sans aucune promesse
Dans l’espace discret où l’amour se blottit.
Nous voguons chaque soir vers des îles lointaines
Dans les bras chaleureux de charmantes sirènes
Qui sauront nous aimer jusqu’au bout de la nuit.
En fouillant de ma main sa divine dentelle
Je découvrirai tous les secrets de la belle
Je lui dirai tout bas goutons à l’inédit.
JE LUI DIRAI TOUT BAS
Je lui dirai tout bas goutons à l’inédit
Sur l’autel éclairé d’une sublime couche
Où je pourrai poser mes baisers sur ta bouche
Et blottir près de toi mon vieux cœur alangui.
Dans ce combat des corps dans le fond de ce lit
Où tout nous est permis, où rien ne t’effarouche
Nous finirons nos jeux dans la folle escarmouche
De cet amour repu de ce tendre délit.
Nous laisserons le temps continuer sa course
Espérant gambader là haut sur la grande ourse
Pour suivre les sentiers où s’évade l’émoi.
Nous irons visiter un autre paysage
Pour remplir mon regard d’un je ne sais pas quoi,
De l’intense candeur dormant sous ton corsage.
DE L’INTENSE CANDEUR
De l’intense candeur dormant sous ton corsage
Je me fais un abri pour vivre mon bonheur
En dégustant ces fruits offerts avec douceur
Quand le désir se prend sans aucun marchandage.
Pour gouter ces instants je pose mon bagage
Recherchant du repos délaissant la pudeur
Nous viendrons chaque soir dans sa douce torpeur
Naviguer sagement vers un autre rivage.
Dans le soleil brûlant de la chaude saison
Quand il part se coucher là-bas sur l’horizon
Nous ouvrons pour nous deux, mille joutes charnelles.
Dans ce repas frugal de l’amour revenu
Je caresse ta peau dans l’ombre des chandelles
Pour offrir au plaisir un rêve défendu.
UN REVE DEFENDU
Pour offrir au plaisir un rêve défendu
Le désir ouvrira ses portes légendaires
De ses vieux châteaux forts et leurs donjons de pierres
Pour cacher leurs bonheurs jusqu’au matin venu.
En osant caresser ce beau corps ingénu
Qui saura cette nuit toujours le satisfaire
Il pourra l’emmener sur sa route stellaire
Pour survivre d’amour dans son pays perdu.
En restant à ses yeux sa divine princesse
Qui viendra lui donner sans regret sa tendresse
Sur le chemin douceur qu’il aura parcouru.
Sur le radeau du temps le voilà capitaine
Qui trouvera le soir une couche sereine
A ces corps fatigués en quête d’absolu.
A CES CORPS FATIGUES
A ces corps fatigués en quête d’absolu
Il faudra les pousser vers une île lointaine
Dans les bras langoureux d’une douce sirène
Pour s’ouvrir au désir sans geste superflu.
Quand le rêve est passé le temps est révolu
D’aller se raccrocher à son mat de misaine
Car un espoir déçu quelque part nous entraine
Dans cet antre secret où tout est inconnu.
Dans l’aube il apparait sous ces quelques ombrages
Les souvenirs amers de malheureux naufrages
Que nous destinera ce paradis perdu.
Au réveil il faudra faire la différence.
Pour sauver dans son cœur ce songe inattendu
Le matin reviendra se lever en silence.
LE MATIN REVIENDRA
Le matin reviendra se lever en silence
Quand s’accroche la brume aux ardoises des toits
Je me perds lentement dans les derniers émois
D’un rendez-vous défait qui prend de la distance.
Il sonne le départ de mon cœur en partance
En oubliant déjà ton lit derrière moi
Pour ne plus chaque soir succomber à la loi
D’un bel amour d’hier, d’un amour en vacance.
J’ai vogué mille nuits sur de grands océans
En bravant sans répit la colère des vents
Pour accoster ici sur sa blanche poitrine.
En m’offrant ses seins blancs et son regard brûlant
La douce cendrillon redevient Colombine
Pour sortir le bonheur de son gouffre béant.
POUR SORTIR LE BONHEUR
Pour sortir le bonheur de son gouffre béant
La belle chiffonna son jupon de dentelle
Pour m’emmener rêver sous la vieille chandelle
En donnant à l’amour son plus tendre moment.
Dans la course menée à deux, tambour battant,
Sous les draps de son lit notre désir ruisselle.
En laissant s’allumer la divine étincelle
Elle fait du plaisir un trésor rutilant.
Ces instants partagés fleurissent notre histoire
Ils dorment sagement au fond de ma mémoire
Colorant le passé de sublimes couleurs.
Je vais me régaler de sa douce présence
Dégustant ses appas et toutes ses douceurs
Conquérant je vaincrai le pays de l’absence.
CONQUERANT JE VAINCRAI
Conquérant je vaincrai le pays de l’absence
Pour en faire un état où l’amour est la loi
Un royaume secret où le désir est loi
Dans le fond de notre âme au fil de l’existence.
En soldat du plaisir de toute ma vaillance
Je les prendrai d’assaut ces châteaux de l’effroi
Pour bâtir quelques murs d’un superbe beffroi
Pour mettre un point final à sa triste présence.
Je ferai du printemps un asile, un abri
Pour reposer mon corps dans le noir de la nuit
Sous la douce chaleur d’un merveilleux sourire.
C’est fini du tracas, terminé le tourment
Ajoutons aux ébats cet énorme fou rire
Et nous retrouverons nos cœurs d’adolescent.
ET NOUS RETROUVERONS
Et nous retrouverons nos cœurs d’adolescent
Pour aller gambader dans la verte campagne
Sans grimper tel des fous sur un mat de cocagne
Pour toucher de nos doigts le nirvana d’amant.
Nous mettrons des cailloux sur nos chemins d’enfant
Pour nous sortir des murs de l’espèce de bagne
Que nous auront construits quelque part en Espagne
Quand l’amour bâtissait des rêves sans tourment.
Vous resterez toujours ces divines princesses
Compagnes des instants de sublimes promesses
Dans le fond de nos lits quand s’invitait la nuit.
Avant de m’en aller, de quitter votre plage
Lorsque l’horizon bleu s’estompe sans un bruit
Dans l’ombre du couchant, je refais mon bagage.
JE REFAIS MON BAGAGE
Dans l’ombre du couchant je refais mon bagage
Pour enfin découvrir un monde sans non-dit
En dénichant l’amour de son antre maudit
J’offrirai du plaisir aux amants de mon âge.
A la belle qui vient délivrer son message
En surfant quelquefois sur un songe interdit
Je lui dirai tout bas goutons à l’inédit
De l’intense candeur dormant sous ton corsage.
Pour offrir au désir un rêve défendu
A des corps fatigués en quête d’absolu
Le matin reviendra se lever en silence.
Pour sortir le bonheur de son gouffre béant
Conquérant je vaincrai le pays de l’absence
Et nous retrouverons nos cœurs d’adolescent.
jc blondel