Couronne de sonnet n°3
JE LAISSE ALLER MA PLUME
1 : dans le monde des mots
2 : pour enivrer les cœurs
3 : tous ces bonheurs perdus
4 : sur le fer de l’enclume
5 : je pousse le rideau
6 : les plaisirs assidus
7 : des malentendus
8 : un amour qui s’allume
9 :l’aubade d’un printemps
10 : son formidable fruit
11 : de divines caresses
12 : Mon timide refrain
13 : de joyeuses princesses
14 : pour donner du soleil
15 : je laisse aller ma plume
DANS LE MONDE DES MOTS
Dans le monde des mots je laisse aller ma plume
Pour raconter le feu qui parfois me consume
Sur le parcours feutré des rimes d’un sonnet.
Quand l’encre de velours s’étale sur la page.
Je dépose mes vers dans l’onde du regret
En voyant revenir la peur et l’amertume
Quand mon regard le soir sur la plage s’embrume
Emportant par le vent le souffle du secret
Quand l’encre de velours s’épanche sur la page.
Sur le papier noirci, le vieux crayon voyage
Ecrivant des refrains souvent inattendus
Au gré d’une chanson que l’on offre en partage
Qui viendra nous griser par sa course sauvage
Pour enivrer les cœurs des rêves défendus.
POUR ENIVRER LES CŒURS
Pour enivrer les cœurs de rêves défendus
Je pourrais chahuter tous vos appas de femme
Lorsque minuit revient pour chavirer votre âme
Dans l’enfer rougissant des songes ambigus.
Je laisse à mon esprit ce combat dérisoire
Qui ne dit pas son nom tant il est illusoire
En trouvant du plaisir sous le satin des draps.
Je profite gourmand de ces instants magiques
Que m’offrent les amours dans ce monde ici bas
Pour gouter la douceur de rondeurs magnifiques.
Je place sans soucis loin des malentendus
Parmi les courants d’air d’un vent frais qui réclame
Son comptant de désir. Pour évincer le drame
J’écarte du chemin tous ces bonheurs perdus.
TOUS CES BONHEURS PERDUS
J’écarte du chemin tous ces bonheurs perdus
Laissant aux souvenirs un coin dans ma mémoire
Pour écrire à nouveau loin des sous entendus.
Je bâtis doucement une nouvelle histoire
En mettant des couplets au bout de mon refrain
Pour chanter mon amour dans le petit matin.
Comme un prince d’hier sans répit je m’assume
Délaissant les malheurs aux placards de l’ennui
Je fais pour ma princesse un tout petit abri
Où l’odeur du désir sans regret nous parfume.
Lorsque le vent d’été viendra chasser la brume
Pour éclairer le temps des lueurs d’infini
Je forgerai des mots sur un vieil établi
En ciselant mes vers sur le fer de l’enclume.
SUR LE FER DE L’ENCLUME
En ciselant mes vers sur le fer de l’enclume
Je donne à mes rondeaux de sublimes refrains
En laissant mes crayons à ses tendres desseins
Pour suivre le chemin qu’écrit mon porte plume.
La chanson s’en ira remonter le volume
Sur les notes d’un soir venant des clavecins
De ce Mozart d’un jour sous quelques baldaquins
Où le chanteur parfois dans le noir s’accoutume.
Je surfe sur des mots filant en continu
Sur le papier jauni d’un songe reconnu
Qu’emportera la mer sur son reflet d’écume.
La rime existera sur des vers inédits
Pour aller conquérir ces rêves interdits
Je pousse le rideau de ces lambeaux de brume.
JE POUSSE LE RIDEAU
Je pousse le rideau de ces lambeaux de brume
Pour colorer de bleu ce rêve d’avenir
Estompant pour longtemps le gris de l’amertume.
Je dessine le temps du songe en devenir
En mettant quelques mots sous un trait de rature
Je laisse pour demain mon besoin d’aventure.
Comme un bateau je vogue au gré de l’océan
Dans ce grand livre ouvert que donne l’existence
En allumant le noir rempli par le silence
Par les quelques clartés du fond du firmament
Je poursuis mon parcours sur des sentiers battus
Pour accrocher l’amour au bout de vos dentelles
Du rempart de vos corps mes tendres demoiselles
Pour assouvir l’été les plaisirs assidus.
LES PLAISIRS ASSIDUS
Pour assouvir l’été les plaisirs assidus
Je cherche le chemin de la blanche dentelle
Pour venir découvrir chez ma douce infidèle
Tout au fond de son lit ses charmes éperdus.
Au grand bal de l’amour nous sommes descendus
Quand le désir coquin par nos pores ruisselle
Il brille par instant la petite étincelle
Qui remet dans nos cœurs des rêves ingénus.
Dans l’ombre de la nuit, un élan de tendresse
Laissera mes dix doigts oser une caresse
Dans la douceur des draps sur nos corps étendus.
Dans le petit matin quand le brouillard s’efface
Assis dans le boudoir tout seul devant ma glace
Je remonte le temps de nos malentendus.
DES MALENTENDUS
Je remonte le temps de nos malentendus
Pour éteindre les feux d’un mauve crépuscule
Où l’horizon s’en va comme un vieux funambule
Danser sur un nuage et ses longs fils tendus.
Vagabond d’un plaisir qui part en promenade
Sur des chemins déserts plongés dans la panade
En gardant mes espoirs pour mes prochains matins.
En notant quelques mots de ma belle écriture
Je laisse au jour nouveau le gout à l’aventure
Pour changer les couleurs de ce monde incertain.
Oubliant sans regret ces parfums d’amertume
Je poursuis le désir jusqu’au bout de la nuit
Où j’espère trouver ce regard qui séduit
Pour réveiller l’émoi d’un amour qui s’allume.
UN AMOUR QUI S’ALLUME
Pour réveiller l’émoi d’un amour qui s’allume
Je laisse le désir guider mon porte plume
Sur les chemins lignés de la page bonheur
Donnant à la tendresse, un billet un voyage.
Paragraphes feutrés d’un monde de douceur
Qui s’écrivent le soir en prenant du volume
Pour offrir sans regret dans les diners du cœur
Le nectar d’un plaisir sucré sans amertume.
La tendresse est souvent le début d’un voyage.
En allant rechercher au fond de son corsage
La saveur d’un amour qui s’égoutte sans bruit
Mes doigts pourront toujours accoster sur sa plage
Où va se fredonner sous le vert de l’ombrage
L’aubade d’un printemps qui file dans la nuit.
L’AUBADE D’UN PRINTEMPS
L’aubade d’un printemps qui file dans la nuit
La musique du vent la fredonne en sourdine
Et son refrain joyeux est comme une routine
Qui viendra bousculer les remparts de l’ennui.
Lorsque le noir revient c’est le jour qui s’enfuit
Laissant sur l’horizon une couleur sanguine
Pour donner aux amants une humeur libertine
Quand sonnent au clocher douze coups de minuit.
Le mélange des peaux dans une sérénade
Offrira pour l’amour une folle ballade
Sur l’air d’une chanson qui toujours nous séduit.
Sur des chemins frileux, l’onde de la caresse
Me permet de gouter ce regain de tendresse
En cueillant sur un corps son formidable fruit.
SON FORMIDABLE FRUIT
En cueillant sur un corps son formidable fruit
Le festin de l’amour s’invitait à ma table
Allumant ses lueurs pour briller dans la nuit.
Cet instant magnifique a tout du formidable
Quand mes doigts égarés vont sillonner la peau
De la belle endormie auprès de son trousseau.
En laissant de côté mes pleurs et mes détresses
Je poursuis mon chemin mes rêves d’amoureux
En goutant sans façon les appas merveilleux
De la brune qui vient réveiller mes promesses.
Je nage à m’y noyer dans de folles paresses
Sur le flot d’un regard et c’est miraculeux
De rêver dans les bras d’une fille aux beaux yeux
Pour gaver mon désir de divines caresses.
DE DIVINES CARESSES
Pour gaver mon désir de divines caresses
Les baisers échangés par nos douces promesses
Viendront nous abreuver du nectar du bonheur
Nous promettant ainsi chaque soir un voyage.
En savourant enfin ces instants de douceur
Qui mettront des couleurs à toutes nos promesses
Je laisse aller la nuit dans toute sa lenteur
Pour dépenser ici mon trop plein de tendresse
En offrant quelque part un étrange voyage.
Je poursuis mon chemin et ma course sauvage
Qui m’emmène toujours vers un autre matin
Lorsque le vent d’hiver nous invite au naufrage
Pour calmer mes effrois sous le feu de l’orage
Je chante sans façon mon timide refrain.
MON TIMIDE REFRAIN
Je chante sans façon mon timide refrain
Laissant se promener mes mots sur la lagune
J’envoyais ma chanson par le vent sur la dune
Lorsque le noir guettait le retour du matin.
Quelques notes la nuit repartent en voyage
Elles feront danser les dames sur la plage
Pour retrouver parfois des rêves égarés.
Dans l’ombre chaque soir, par une mandoline
Résonne la rengaine elle chante en sourdine
Le chant d’un troubadour, songe des temps passés.
En revenant chez nous parfois sans allégresse
Elle ouvre à nos désirs les portes du frisson
Le souffle des plaisirs qu’on prend à l’unisson
Dans les bras langoureux de joyeuses princesses.
DE JOYEUSES PRINCESSES
Dans les bras langoureux de joyeuses princesses
Dégustant ce festin sous le drap de nos lits
En surfant quelque part sur d’autres interdits
Dans les ébats feutrés de nos folles caresses.
Fini les soirs maudits de toutes nos détresses
Où les plaisirs n’ont plus le gout des inédits
Mais ils nous reviendront en de tendres délits
Car l’amour a tenu ses sublimes promesses.
Sous le ciel éclairé des étoiles la nuit
Le parfum du bonheur s’exhale sans un bruit
Pour bâtir l’écheveau d’un rêve qui s’installe.
Je poursuis le chemin que trace le destin
Lorsque l’amour revient de sa tendre cavale
Pour donner du soleil à mon prochain matin.
POUR DONNER DU SOLEIL
Pour donner du soleil à mon prochain matin
J’inviterai l’été pour calmer les orages
En colorant de bleu tous le gris des orages
Pour offrir aux saisons ce superbe festin.
Lorsque la nuit revient danser au crépuscule
En noircissant parfois la frêle majuscule
Dans les vers d’un rondeau perdu dans ses regrets.
Sur mon bureau de bois mon crayon s’illumine
Libérant les couplets d’une ronde coquine
Où des phrases seront parade de secrets.
Je range aux souvenirs les temps de l’amertume
Dans l’armoire aux secrets au fond de l’univers
En trouvant dans l’éden des paradis ouverts
Dans le monde des mots je laisse aller ma plume.
JE LAISSE ALLER MA PLUME
Dans le monde des mots je laisse aller ma plume
Pour enivrer les cœurs de rêves défendus
J’écarte du chemin tous ces bonheurs perdus
En ciselant mes vers sur le fer de l’enclume.
Je pousse le rideau de ces lambeaux de brume
Pour assouvir l’été les plaisirs assidus
Je remonte le temps de nos malentendus
Pour réveiller l’émoi d’un amour qui s’allume.
L’aubade d’un printemps qui file dans la nuit
En cueillant sur un corps son formidable fruit
Pour gaver mon désir de divines caresses.
Je chante sans façon mon timide refrain
Dans les bras langoureux de joyeuses princesses
Pour donner du soleil à mon prochain matin.
jc blondel