Chut, laisse toi faire,
Laisse faire le silence.
Chut…
Viens, viens avec moi vers un lointain possible
Dans ce royaume sans nom, sans féerie,
Viens, viens pour tous nos sens assouvir…
Chut, laisse toi faire,
Pas de rimes inutiles.
Oui ! Je vois ce royaume autour de nous.
J’en ressens le silence intense que j’adore.
Sans féerie dis-tu ? Pourtant,
Posée sur une pétale avec des ailes d’or
J’aperçois il me semble une fée à genoux,
Mains tendues. Est-ce toi ?
Tout au fond de ce silence, ce que tu ressens,
C’est le plus grand des fracas qui s’insinue,
Et l’or s’apprête à déchaîner le carnage.
Méfie toi de la fée, méfie toi de moi.
J’arrache les cœurs !
Devrai-je te lacérer ?
Non, je ne suis pas prête, je veux juste céder à la tentation.
L’espace où je te vois n’est pas qu’un grand tombeau
Où la vie me destine à finir en lambeaux,
Car si tu me préviens de ton chant de sirène
C’est qu’au fond de ton âme est l’âme d’une reine.
Aussi, malgré ma peur, je garderai la foi,
Et mettrai si tu veux mon coeur entre tes doigts.
Alors prends ma main, et sacrifie-moi ton cœur.
Je saurai si bien l’enlacer, tout en douceur.
Ensemble, nous ferons taire l’intense effroi,
Je t’emmènerai loin des tristes autrefois,
Ces mornes autrefois qui nous ont tant brisés !
N’aie pas peur, si tu veux, je redeviendrai fée.
Je viendrai, puisque tu le veux
Sur ton sein, poser mes cheveux
Et ferai, déposant les armes
Sur ton corps, couler quelques larmes.
Tous les deux, dans le grand silence
Eperdus sous le firmament
Nous irons assouvir nos sens
Enlacés, comme des amants.
Gypoète/ Vyvy