Le silence de la nuit
Même au travers du silence
Les oiseaux se répondent avant la fin de la nuit.
Il suffit d’attendre un peu,
Peut-être un temps infini,
Peut-être une infime seconde,
Peut-être,
Mais attendre,
Espérer,
Toujours et à jamais espérer, même si tout passe…
La nuit ne peut donc pas indéfiniment durer.
Alors juste s’abandonner,
S’abandonner sans retenue,
S’abandonner au frisson,
Juste un peu ?
A l’infini,
A plus l’infini.
Avec un frêle étonnement, quelqu’un écoute le silence,
Quelqu’un qui sait que le silence
N’est que bruissement
Dans lequel on peut se laisser bercer.
Et puis le murmure,
La mélopée,
A peine monotone.
Des murmures
Inavouables mais que l’on garde en soi avec éblouissement.
Des murmures
Qui n’appartiennent qu’à soi.
Alors, alors seulement, le son s’élève dans l’attente du jour qui se lève.
Même au travers du silence
Les oiseaux se répondent avant la fin de la nuit.
Ils se regardent, se reconnaissent.
Et à nouveau, l’espoir des caresses insensées pour une éternité enfin vivante.
Plus de néant,
L’immortalité promise,
Dans un chant qui monte,
Qui monte…
Jaillir de soi-même !
Et du silence de nos nuits
Le soleil s'en vient perçant ;
Le bruit dont il éclate
Débauche tout l'orient
D'un immense fleuve d'écarlate
Qui doucement retrouve nos âmes enfuies.
Vyvy / Teliss