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 Biographie de Viviane Marcotte (Viviane)

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AuteurMessage
bruno
plume de Pelicanus MODERATEUR
bruno


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MessageSujet: Biographie de Viviane Marcotte (Viviane)   Biographie de Viviane Marcotte  (Viviane) Icon_minitimeSam 24 Aoû - 19:19

Biographie de Viviane Marcotte  (Viviane) Vivian10



Editions Fond'tonne a écrit:
VIVIANE MARCOTTE

Née en 1991, Viviane Marcotte poursuit des études en littératures de langue française à l’Université de Montréal. Dans le cadre de ses études doctorales, elle s’intéresse notamment à la représentation de la fête et des détournements carnavalesques dans la littérature française du XIXe siècle.

Viviane a publié, dans la collection 20 onces, le recueil "En chien de faïence" qui questionne les rapports qu’entretiennent le corps, le territoire et l’identité.


recension par Miruna Craciunescu qui a écrit:
Compte tenu de la forte concentration du paysage éditorial québécois autour de la métropole montréalaise, ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de tenir entre ses mains un recueil de poésie publié à Rimouski. J’admets que c’est d’abord mue par une curiosité envers cette production littéraire peu connue — car produite à petite échelle, avec un souci esthétique prononcé qui semble placer leur catalogue à mi-chemin entre la poésie et le livre d’art — que je me suis décidée à écrire cette recension d’En chien de faïence (2017).
Les éditions Fond’tonne présentent le style de Viviane Marcotte comme « une écriture du nord en pleine métropole », ce qui reflète effectivement la tension qui naît de la coexistence de ces deux univers au sein d’un même recueil. D’une part, les thématiques végétales et animalières qui parsèment les illustrations de Fred Giguère semblent inscrire cet ouvrage dans la tradition nord-américaine du nature writing, que l’on ne s’étonne pas de retrouver dans une région située dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. D’autre part, il est plus surprenant de découvrir, parsemées à travers les paragraphes compacts du recueil, de multiples références à la géographie urbaine de Montréal (« Henri-Bourassa, Sauvé, Crémazie, Jarry, Jean-Talon », p. 21) qui produisent dans ce contexte un sentiment assez curieux de défamiliarisation.
Si je suis allée jusqu’à lier cet effet de lecture à la notion d’« inquiétante étrangeté » théorisée par Freud, c’est précisément en raison de cet alliage mis en place par Marcotte entre ce qui est inconnu et ce qui est familier, lequel correspond très exactement à ce que le père de la psychanalyse a appelé „Das Umheimliche“. Littéralement, ce terme renvoie à quelque chose qui est « en-dehors de la maison », c’est-à-dire de la zone de familiarité ou de confort, et il est certain que l’imaginaire urbain évoqué dans ce recueil ne s’insère dans l’horizon d’attente du lecteur qu’afin de mieux y glisser des éléments malaisants — c’est-à-dire, précisément, susceptibles de l’entraîner en-dehors de sa zone de confort.
Le choix de rédiger ses poèmes à la deuxième personne contribue à accentuer cette impression de déséquilibre, car il est difficile de ne pas remettre en question ses habitudes de lecture en parcourant un texte qui semble vouloir nous interpeller personnellement. La poétesse ne rentre pas seulement dans l’espace privé de son lectorat dès les premiers vers, en lui intimant un ordre (« Arrête-toi ici », p. 9). C’est à l’intérieur de son corps qu’elle semble vouloir pénétrer, en révélant ce que Jacques Brault aurait appelé le « visage sous [s]on visage » (p. 7), à en croire l’une des deux citations sur lesquelles s’ouvre le recueil.
Il n’est guère étonnant de constater que l’expression éponyme « en chien de faïence », qui renvoie à un regard soutenu avec animosité, se retrouve dans un poème où la violence de cette entreprise de mise à nu occupe une place centrale :
J’aime piétiner tes côtes pour qu’elles se ressoudent à mes os. Je voudrais que dans le craquement tu entendes la censure ; que tu aspires la moelle, la suces et la régurgites. Que mes croisements osseux te servent de pergola. Désœuvrée, muselée par un thorax en bran de scie, tu t’assois en chien de faïence. L’oreille tendue au mausolée qui pousse au fond de ton squelette, tu entends, presque soumise, le bruit de quelque chose qui se casse. (p. 13)
Toutefois, en parvenant aux dernières pages de ce livre très bref, l’on s’aperçoit que cet emploi inusité de la deuxième personne ne désignait sans doute pas le lecteur ou bien la lectrice du recueil. Certains éléments biographiques insérés dans ce qu’il conviendrait presque d’appeler la « trame narrative » de ces poèmes en prose laissent en effet suggérer qu’il pourrait s’agir d’une proche parente de la poétesse, que la voix narrative tente d’expulser de sa vie en effaçant « les dernières traces de ce qu’[elle] étai[t] avant la maladie » (p. 34). Le lecteur ou la lectrice, qui n’est plus directement interpellé·e par cet échange de regard, redevient un témoin silencieux des poèmes que l’on sème dans le champ de plus en plus large de la littérature québécoise contemporaine.
Dans les années à venir, cette observation silencieuse pourrait-elle donner lieu à un véritable échange intellectuel? Avec la transformation croissante des pratiques de lecture et d’écriture, favorisées par l’omniprésence des plateformes numériques, l’écriture à la deuxième personne pourrait réserver quelques surprises aux créateurs·trices de livres. La littérature, en poésie ou en prose, ne sera peut-être plus une activité solitaire. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’elle demeure tout aussi Unheimliche. Miruna Craciunescu
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