Dans les années 1990, un nouvel ordre mondial semblait s'installer, la fin des blocs, le désarmement, le retour sur la scène des organisations internationales, et puis il y a eu ce nouveau grand conflit, et le réarmement a recommencé de plus belle. Cela a été une terrible désillusion pour moi, et la découverte de ce poème de F. Sternberg-Ramos m'a été un immense réconfort :
Comme un vent pur au long des mers,
Comme une absence de l'hiver
Fleurissant l'aube au creux des villes
Ses transparences immobiles,
Comme une éclosion d'âme vierge
Où l'amour céleste s'immerge
Quand le monde incline au silence
A la douceur, à l'espérance,
Dépouillé d'or et d'artifices,
Etranger à toute injustice.
Telle est la Paix que l'homme appelle
Dans les mosquées, dans les chapelles
Dans les prisons, dans les forêts
Dans les déserts, dans les palais
Il n'est de lieu pour l'ignorer
Ni pour la fuir ou la cacher.
Naîtront enfin les temps de flamme,
Les temps de joie et de coeur calme
Où se bâtiront dans le ciel
Des cathédrales spirituelles,
Pour un seul peuple de la terre,
Un même peuple sans frontière
Pétri de millers de pensées,
De mots, de couleurs et d'idées
Sous le scintillement nacré
D'une éternelle liberté !
Frédérique Sternberg