MON STYLO S’EST ETEINT
Mon stylo s’est éteint, laissant blanche la page
Il ne sait rien des mots qui feront son refrain.
Il ne veut plus partir dans ce joli voyage
Qui devait l’emporter simplement vers demain.
Il en perd ses couplets, ses rimes et ses vers
Mon stylo s’est éteint, laissant blanche la page
Stoïque il s’endort là dans un tiroir pervers
Car le noir a mangé la beauté de l’image.
Bâillonné sans espoir il redevient l’otage
D’une muse en colère aux abonnés absents
Mon stylo s’est éteint, laissant blanche la page
En laissant le poète à ses affreux tourments.
Peut-être qu’un beau soir, un rayon de douceur
Reviendra réveiller ce crayon qui surnage.
En attendant, je vois, au comble du malheur
Mon stylo s’est éteint, laissant blanche la page.
JC BLONDEL