SANS ABRI
Un morceau de pain sec dans sa vielle sacoche
Un reste de pinard dans un coin de sa poche
Il se cherche un abri pour reposer son corps
Dans l’hiver menaçant, qui peut sceller son sort.
La sur le banc public, il a passé des nuits
Sous la toile cirée qui lui servait de tente
Prés du grand magasin, il reste seul, assis
Il mendie pour calmer, cette faim qui le hante
La camarde revient, dans sa folle moisson
Pour faucher quelques vies, ces pauvres existences
Chez ces hommes perdus, sans futur, sans raison
Quelle voudra d’un coup les réduire au silence
Le monde d’aujourd’hui, l’appelle clochard
Il l’oublie en chemin dans ces jours de galère.
Les passants bien pensant, le laisse là par terre
En évitant toujours de croiser son regard
Dans décembre qui vient, le froid est sa parure
Car pour lui, sur la route, il est son pire ennemi
Qui viendra mettre fin à sa belle aventure
Un soir dans la froidure, au hasard, sans sursis
Un morceau de pain dans vielle sacoche
Un reste de pinard dans le fond de sa poche
Les gens l’ont retrouvé, coucher sur son vieux banc
A jamais endormi dans un beau linceul blanc
jc blondel