une enfant de presque quinze ans
ce poème je l'ai écrit pour ma fille qui est très mal dans sa peau en ce moment, j'ai voulu écrire à ma façon comment je la comprenais
Une enfant de presque quinze ans
Qui hésite sur sa façon de mourir
Goûter la première cigarette
Afin que vite la vie s’arrête
Mais c’est trop long pour en crever
Combien faudrait-il en fumer ?
Et se jeter par la fenêtre
C’est rester handicapée peut-être ?
Avaler des médicaments
C’est sûrement dormir longtemps
Assez ou pas suffisant ?
Se taillader façon lame de rasoir
Quelle belle manièr’de dire au revoir
Mais il faut bien trop de courage
Pour se saigner à cet âge.
Une enfant de presque quinze ans
Que son p’tit ami a largué
Pourtant comme des fous ils s’aimaient
Il voulait la faire changer
Ne voir que lui et s’oublier
Se donner plus, avoir confiance
Confiance jusqu’à la dépendance.
Elle a donné sans s’oublier
Aimé jusqu’à la désespérance.
Mais aimer c’est l’indépendance
Apprivoiser les sentiments,
Se reconnaître à travers l’Autre,
Ce n’est pas devenir l’Apôtre
D’un amour qui se prend pour Dieu
Un garçon des plus merveilleux.
Une enfant de presque quinze ans
Qui a vécu tell’ment de choses
Qu’elle se sent vieille bien avant
L’âge de raison qu’on lui impose.
Tout le monde veut qu’elle se pose,
Qu’elle soit sérieuse, appliquée.
Mais noyer son âme morose
Dans un corps qu’elle ne reconnaît
Ni chez l’adulte, ni chez l’enfant,
Tuer ce mal-être d’adolescents
L’adulte ne se met pas de gants
Pour critiquer, dire ce qu’il pens’
Mais quelles sont les conséquences
Sur cette enfadolescente
Qui cherche sa place dans la société ?
Une enfant de presque quinze ans
Qui ne sait plus où elle en est
Qui donc l’écout’ ou bien l’entend ?
Dir’ non à la première cigarette
C’est difficile mais c’est honnête.
Résister au balcon d’la fenêtre
Penser aux autres peut-être,
Aux parents qui sont au salon
Et ne se doutent même pas
Que leur enfant veut passer le pas.
Envie d’mourir, maman, papa !
Et le rasoir c’est bien trop gore
Se saigner comme un porc ?
Non, juste s’allonger
Pleurer.
Et se laisser aller...
titou