DEVANT LA MER, UN ENFANT...
Un enfant s’ennuyait sur la plage de sable
Partir, voguer sur l’eau, pour lui c’est impensable.
Il regarde là-bas flotter sur l’horizon
La voile qui s’en va chercher d’autres passions.
Il rêva quelquefois qu’il devint Magellan
Conquérant l’univers pour un long tour du monde.
Au réveil il n’était qu’un môme pantelant
Qui s’abîme d’ennui sur son île inféconde.
Il voulait cet enfant devenir Jonathan
Le bel albatros blanc seigneur des océans
Mais il n’est qu’un gamin allongé sur la dune
Qui se perd chaque soir sur un rayon de lune.
Pour un instant, il crut se changer en corsaire
Tel que l’était Surcouf, prince de Saint-Malo,
Mais son épée de fer, son sabre légendaire
N’est qu’un morceau de bois, le reste d’un bateau.
Marin du bord de mer, matelot de la terre
Tu n’auras pas le droit de naviguer sur l’eau
Ton Amérique à toi, c’est ta pelle et ton seau
Tes océans ne sont que flaques de marnière.
Un enfant s’amusait à devenir marin
Capitaine vaillant à l’assaut des tempêtes.
Un enfant s’ennuyait sur la plage un matin
Son océan promis n’existe qu’en sa tête.
jc blondel