Regrets

Comme j'aurais aimé avoir cette âme près de moi
Toujours présente pour m'écouter et me cajoler
Me racontant son passé lointain et plein d'émoi
Et la mystérieuse et ardente jeunesse de sa vie écoulée

Comme je l'aurais trouvée belle
Avec les traits de ses jours enfuis
Je vois sa chevelure blanche et irréelle
J'imagine ses bras où je me serais enfouie

Quand se serait envolée l'enfantine insouciance
Pour laisser place aux tourments de l'adolescence
A elle j'aurais pu confier mon désarroi
Pour qu'elle apaise mes pensées aux abois

...Et sûrement des confitures sucrées
Et des contes pour me bercer
De jolies promenades fleuries
Et des albums aux photos jaunies ...

Mais la vie l'avait déjà effacée
Je ne l'ai connue que racontée
Ne me reste que la nostalgie
De mes jeunes années sans Mamie

Loin de leurs heures chargées et effrénées
De la course de leur temps occupé et compté
J'aurais toujours poussé la porte de sa maisonnée
Pour toujours ouvrir la porte d'amour de son coeur léger

Très joli poème en mémoire d'une grand-mère !

Les grand-mères sont appelées ainsi sans doute parce qu'elles restent grandes dans nos esprits, et nous transmettent des souvenirs inspirants et attendris, comme dans ce petit texte de Carolyne :

Carolyne a écrit:

Grand-mère, tu te souviens combien j'aimais aller me cacher dans les framboisiers quand j'étais petite; j'y restais des heures. Tu savais qu'il y avait comme une quatrième dimension qui m'attirait dans ce coin de ton jardin. Les autres pouvaient penser que j'étais passive, timide, renfermée, à m'isoler ainsi. Mais toi, tu savais que je découvrais le vaste monde, dans les framboisiers... Je me souviens des odeurs, celle de la framboise, mélangée au frais parfums de lessive, lorsque les draps que tu mettais sécher s'agitaient et venaient caresser mon visage, comme pour m'encourager dans mon exploration. Il y avait un peu de toi dans ce linge: de la fraîcheur et de la lumière. J'aimais le soleil grand-mère et j'enviais les lézards qui prenaient des pauses sur les grosses pierres plates près des orties. Je les voyais se gonfler de chaleur puis partir, dans un geste précipité, se cacher parce que je les avais effrayés en voulant trop les approcher. Et les escargots! Tu te souviens: je collectionnais les jaunes. Je contemplais longuement la spirale de leur coquille en la parcourant avec mon doigt dans un mouvement d'infini. Oui, grand-mère, sous les framboisiers j'ai aussi touché l'infini.

c'est un joli poème, qui me rappelle des souvenirs émus de ma propre grand mère

Un écrit très touchant, que me laisse nostalgique des moments que j' ai eu la chance de pouvoir partager avec mes grands mères.

fleur de lune a écrit:

Un écrit très touchant, que me laisse nostalgique des moments que j' ai eu la chance de pouvoir partager avec mes grands mères.

Merci de vos commentaires appréciant ce poème... il est vrai qu'une grand'mère avec sa petite fille, cela doit être merveilleux ... heureusement, j'avais un grand-père (un seul) qui était vraiment très très gentil et j'en garde un souvenir ému  
Bon week-end que j'espère moins pluvieux ...

Doux regrets retours et retrouvailles en esprit pour une personne que tu n'as jamais connue. Quelle bonne idée de la faire naître ainsi au long des vers comme une évanescence inversée !

Et sûrement des confitures sucrées
Que j'aurais aimé goûter
De jolies promenades fleuries
Sur lesquelles butiner aussi


je m'y vois assez bien

abeille a écrit:

Et sûrement des confitures sucrées
Que j'aurais aimé goûter
De jolies promenades fleuries
Sur lesquelles butiner aussi


je m'y vois assez bien

Merci  à tous deux de votre lecture:)  ... ) Ah ces confitures (à butiner ...), comme c'était long à faire mais comme c'était bon à manger  

teliss a écrit:

Doux regrets retours et retrouvailles en esprit pour une personne que tu n'as jamais connue. Quelle bonne idée de la faire naître ainsi au long des vers comme une évanescence inversée !

MERCI