LA LIBELLULE - Nouvelle collective

Bonjour, je transcris sur ce forum une nouvelle collective écrite par plusieurs membres de ce forum, écrite sur un autre forum aujourd'hui désaffecté qui risque d'être supprimé, et je trouvais dommage qu'elle tombe dans l'oubli, car je suyis passionnée par les insectes Wink

Il s'agissait d'écrire une histoire sur le mode sans fin. Chaque participant devait écrire à la suite de l'autre de une à cinq ou six phrases dont la dernière était toujours interrompue. Mais une contrainte : chaque passage devaitcomprendre un vers entier d'un texte de Marina.
A la fin de son intervention, le participant mentionne le titre du texte pour faciliter une vérification éventuelle lol!

C'était teliss qui avait commencé :

teliss a écrit:: Soudain tout se fit flou, c’était comme si une brume épaisse et veloutée s’était mise à flotter dans le paysage. Quand une chose sembla se rapprocher et tracer à l’encre son sillage dans la blancheur nimbée. Elle se métamorphosa en une jeune femme vêtue d’un voile de mousseline verte volant au gré du vent, ses cheveux blonds …

(jusqu'à mes yeux)

abeille a écrit:: ... semblaient mouillé du profond des océans ...

[comme un tic]

damy a écrit:: ... comme dans ce conte de fée charmant où on voit une sirène sortir de l'onde. Tout paraissait étrange dans son attitude ...

(société)

abeille a écrit:: , son visage qui s'agitait comme un tic ...

[comme un tic]

teliss a écrit:: ... et son regard qui semblait aller jusqu'à mes yeux. Elle avait une expression touchante, triste et singulière ...

(jusqu'à mes yeux)

(coincidence, je vois que chaque intervenant reste fidèle à son texte choisi au départ, mais on peut aller aussi ... libelluler sur toutes les chansons )

abeille a écrit:: ... avec l'air de vouloir détruire et tout réduire à néant ...

[jusqu'à mes yeux]

teliss a écrit:: ... mais qui me disait "tu vois au fonds de moi". Puis levant les bras dans ma direction comme pour implorer je ne sais quoi, la jeune femme disparut graduellement, tandis qu'une mélopée faite d'onomatopées farouches se faisait entendre dans le lointain. Je me réveillai en sueurs...

(comme un tic)

oncle ben a écrit:: du moins, je le croyais; car dans la torpeur moite d'un matin, entre ombre et lumière, je vis une libellule, sirène au visage d'ange, ses longs cheveux blonds abandonnés au dessus de ses ailes , me murmurant :
"réveilles-toi, réveilles nous les sens "; interloqué....

( poète )

abeille a écrit:: ... je l'entendis continuer : il ne faut pas que je t’appelle !

[comme un tic]

teliss a écrit:: Le lendemain matin, quand le feu des cauchemars s'était éteint, je me levai avec peine, et me dépêchai pour ne pas arriver en retard au travail, un important laboratoire de recherches dépendant de L'OMS, organisation mondiale pour la santé. Manque de chance, à peine arrivé, mon assistante, Nathalie Ly, une biologiste très compétente, me tomba dessus : "le grand patron veut qu'on aille illico dans son bureau, il a l'air excité" ...

(l'un sans l'autre)

damy a écrit:: Le directeur était généralement un homme affable, mais c'était un homme pressé qui s'impatientait rapidement. Malgré ma nuit agitée qui me donnait encore un sacré mal de tête, il valait mieux ne pas le faire attendre. Nous prîmes l'ascenseur...

(jeudi noir)

teliss a écrit:: ... et je me retrouvai alors tout près du visage de Nathalie. Si ses doux petits yeux bleus demeuraient habituellement d'une profondeur merveilleusement sereine, on y lisait aujourd'hui de l'inquiétude, de l'agitation, même ; il n'était pas courant que le directeur nous convoque ainsi dans l'urgence ...

(à perdre la raison)

damy a écrit:: ... car les réunions avaient lieu normalement le premier mercredi du mois, lors du "conseil de recherches", en milieu de semaine afin de permettre à ces Messieurs les pontes bailleurs de fonds de partir tôt en week-end ou/et d'en revenir tard ! Charge à nous les chefs de département d'expliquer le lendemain au personnel dans chacun de nos services les changements de programme et les enterrements de première classe, ce qui avait fait baptiser ce jour "le jeudi noir" par tous les chercheurs ! Je me demandais bien ...

(jeudi noir)

abeille a écrit:: .. si du coup demain n'allait pas être un jeudi tout particulier...

(jeudi noir)

teliss a écrit:: abeille ! quel esprit d'à propos !

Nous arrivions au dernier étage du centre de recherches, dans les bureaux de la direction. La secrétaire, Marie Desbois, que tous les chercheurs appelaient Marie Dubain (une blague de chimiste en référence au bain-marie, un dispositif inventé par une alchimiste du nom de « Marie la juive » à Alexandrie avant l’incendie de la fameuse bibliothèque), était une femme charmante et toujours souriante. Quand on pense qu’un sourire, peut encore faire rougir ! Elle nous fit asseoir dans le salon d’attente : « Monsieur Darnyl va vous recevoir tout de suite, il est au téléphone…

(homme ou clochard)

oncle ben a écrit:: Avec Nataly Ly nous échangeames un regard furtif ; ses yeux étaient plus bridés que de coutume (ce qui laisse supposer que Ly provient d'une racine Li et que Taly doit posséder une lointaine aïeule chinoise); la sueur perlait de son front plissé jusqu'à son visage pâle et décomposé; signe habituel de grande inquiétude chez elle, comme un tic son oeil droit clignait toutes les dix secondes: elle me murmura à l'oreille "je sens que le boss va pousser un coup de gueule ancré dans le temps égaré" mais pourquoi, pourquoi ? soudain .....

(homme et clochard )

damy a écrit:

Teliss a écrit:: Elle nous fit asseoir dans le salon d’attente : « Monsieur Darnyl va vous recevoir tout de suite, il est au téléphone…

ah je l'attendais venir celle là ! tu ne perds rien pour attendre ! Very Happy

-------------------------------------------------------------------------------

Soudain comme pour lui donner raison, un éclat de voix se fait entendre derrière la grande porte de verre cathédrale, puis je n'entends plus qu'un murmure. Cette grande porte de verre où il y a écrit en gros caractères : Damien Darnyl . Ce nom de Darnyl m’avait toujours amusé pour un directeur industriel dans le domaine de la santé, car il m’évoquait un nom de médicament ! Pourquoi ne s’était-il pas appelé d’un nom courant, comme Robin ? Au moins il y aurait eu d’écrit sur la même porte : Robin, Desbois ! Soliloquant ainsi de cette plaisanterie, je tentais de tromper mon inquiétude …

(société)

robin a écrit:: hé on cite mon nom est ce que je peux rentrer dans le jeu ?

j'observais les aller et venue de la secrétaire, d'un ordinateur à l'autre, comme si c'était un jour comme un autre, pas de panique, c'était donc un jour comme un autre ! et les frou frous que faisaient sa robe en passant avaient quelque chose de rassurant ...

teliss a écrit:: c'est parfait Robin: tu oublies juste de mettre un extrait de titre de MARINA

robin a écrit:: me suis trompé !

j'observais les aller et venue de la secrétaire, son regard et son sourire, jamais l'un sans l'autre, s'affairant comme si c'était un jour normal. Pas de panique, c'était donc un jour normal ! et les frou frous que faisaient sa robe en passant avaient quelque chose de rassurant ...

(jamais l'un sans l'autre)

teliss a écrit:

Robin a écrit:: [est ce que je peux rentrer dans le jeu ?

Bien-sûr, Robin, tous les membres du forum peuvent jouer !

Mon mal à la tête, mal aux entrailles, commençait à se dissiper grâce à cette présence féminine qui captait mon attention ; souvent je m’étais dit qu’un monde sans femme n’aurait aucun intérêt pour moi, non que je sois porté particuliérement sur la chose, mais j’avais besoin de sentir dans ma vie cette stimulation que procure l’existence de l’autre sexe. Sur quoi ne pourrait être basée ma motivation dans un monde composé que d’hommes ? Seulement sur la simple compétition ? Mais pour qui ? Pour quoi ? Aussi loin que je remontais dans ma vie, il y a avait toujours eu des femmes pour me stimuler dans toutes mes actions…

(mal pour elle)

abeille a écrit:: oh femmes, apprend-nous l’existence de nos âmes qui désertent !

[poêtes]

damy a écrit:: comme disait le poète ...

-------------------------

Sans l'inspiration de toutes ces femmes, c'est sûr j'aurai raté ma vie ! Mais me voici interrompu dans mes pensées, Marie Dubain nous ouvre toute grande l'imposante porte de verre, nous nous avançons ...
"ah, Telly, Madame Ly, entrez et asseyez-vous !..."
nous claironne le Directeur avec une petite pointe ironique sur les syllabes des noms. La petite taquinerie qui circulait dans les couloirs du centre n'était un secret pour personne : les commentaires allaient bon train pour suggérer que nos deux noms qui se terminaient de la même façon préfiguraient déjà un rapprochement entre Nathalie et moi ! Pour enfoncer le clou, certains collègues de Nathalie allaient jusqu'à l'appeler Taly !

(une mère)

teliss a écrit:: Sans trop savoir comment, on se retrouve assis dans les immenses fauteuils pullman devant le gigantesque bureau. Le Directeur entre dans le sujet sans plus tarder:
"Telly, vous arrêtez tous vos programmes en cours, et vous concentrez toutes vos recherches sur ... la libellule !"
- euh ... la libellule ... un nom de code d'un nouveau programme ?
"Non, non, la libellule ! l'insecte ! il faut tout savoir sur cet insecte, il pourrait jouer un rôle déterminant dans la préservation de la santé au niveau mondial !"
Nous nous jetons un regard en coin avec Nathalie, qu'est-ce que c'est que cette lubie ? Damien Darnyl ne nous avait pas habitué à ce genre de fantaisie ...

(à perdre la raison)

abeille a écrit:: j'adore cette histoire, car j'adore les insectes !

teliss a écrit:: oui abeille j'ai donné ce tour à l'histoire en pensant aussi à toi

oncle ben a écrit:: En réalité, je suis abasourdi ; Damien Darnyl ne pouvait savoir que la nuit précédente, j'avais justement révé d'une libellule au visage d'ange, et que je lui avais marmonné dans mon rêve : "ton petit corps de libellule se prend pour une diva, c'est ridicule" !

Ou alors D D ( c'est comme cela qu'il était surnommé ) posséderait-il des dons extraordinaires ; pouvait-il lire dans les pensées ?!!

(revolver)

teliss a écrit:: Non, c'était idiot ! Et pourquoi dans ce cas aurait-il décidé de lancer un programme sur la libellule ? Parce que j'en avais rêvé ? Cela ne tenait pas... Ou peut-être que les fameux rêves prémonitoires existaient bien finalement ? j'aurais rêvé d'une libellule parce que mon patron allait m'en parler le lendemain ? Mon esprit scientifique n'y croyait guère, cela devait être une coïncidence, tout simplement ; à force de chercher, on en trouve toujours !

(à perdre la raison)

damy a écrit:: Alors qu'il était ordinairement si posé, DD continuait sur un ton presque véhément : " je lance cette recherche sur les trois pôles : demande d'étude, projet de recherche, et ordre de réalisation, voici les codes, DE 427, PR 212 et OR 58 ... "
Je m'aventure timidement : "de pôle en monopole... cela ne risque pas de monopoliser toute l'activité ?!!"
- C'est ce qu'il faut justement, vous ne comprenez pas ? c'est l'absolue priorité !
Avec Nathalie nous échangeons un nouveau regard effaré...

(jeudi noir)

oncle ben a écrit:: "mais enfin DD ", risquais-je ..."
- non tu m'appelles Damien, s'il te plaît" me coupe-t-il séchement !
Décontenancé par sa réplique, jamais il ne m 'avait parlé sur ce ton, au ventre j'ai la trouille ... Bien qu'il soit mon boss, nous avions depuis longtemps noué des liens d'amitiés autour de passions communes comme l 'égyptologie. Mais curieusement, au fond de moi-même j 'étais quand même content, simplement parce qu'il avait insisté, pour la première fois, sur l 'accent circonflexe de pôle, car habituellement il prononçait ce mot comme "Paul" et cela m' agaçait.
Imperceptiblement, je me détends; "mais enfin, Damien " continuais-je " tu voudrais que notre labo de renommée internationale consacre toutes ses recherches à un insecte ! peut-on savoir pourquoi ?"

(Je suis timide)

damy a écrit:: petite synthèse partielle afin de garder l'inspiration cohérente :

Soudain tout se fit flou, c’était comme si une brume épaisse et veloutée s’était mise à flotter dans le paysage. Quand une chose sembla se rapprocher et tracer à l’encre son sillage dans la blancheur nimbée. Elle se métamorphosa en une jeune femme vêtue d’un voile de mousseline verte volant au gré du vent, ses cheveux blonds semblaient mouillés du profond des océans comme dans ce conte de fée charmant où on voit une sirène sortir de l'onde. Tout paraissait étrange dans son attitude, son visage qui s'agitait comme un tic , et son regard qui semblait aller jusqu'à mes yeux. Elle avait une expression touchante, triste et singulière avec l'air de vouloir détruire et tout réduire à néant , mais qui me disait "tu vois au fonds de moi". Puis levant les bras dans ma direction comme pour implorer je ne sais quoi, la jeune femme disparut graduellement, tandis qu'une mélopée faite d'onomatopées farouches se faisait entendre dans le lointain. Je me réveillai en sueurs, du moins, je le croyais; car dans la torpeur moite d'un matin, entre ombre et lumière, je vis une libellule, sirène au visage d'ange, ses longs cheveux blonds abandonnés au dessus de ses ailes , me murmurant :"réveilles-toi, réveilles nous les sens "; interloqué, je l'entendis continuer : il ne faut pas que je t’appelle !

Le lendemain matin, quand le feu des cauchemars s'était éteint, je me levai avec peine, et me dépêchai pour ne pas arriver en retard au travail, un important laboratoire de recherches dépendant de L'OMS, organisation mondiale pour la santé. Manque de chance, à peine arrivé, mon assistante, Nathalie Ly, une biologiste très compétente, me tomba dessus : "le grand patron veut qu'on aille illico dans son bureau, il a l'air excité"...
Le directeur était généralement un homme affable, mais c'était un homme pressé qui s'impatientait rapidement. Malgré ma nuit agitée qui me donnait encore un sacré mal de tête, il valait mieux ne pas le faire attendre. Nous prîmes l'ascenseur, et je me retrouvai alors tout près du visage de Nathalie. Si ses doux petits yeux bleus demeuraient habituellement d'une profondeur merveilleusement sereine, on y lisait aujourd'hui de l'inquiètude, de l'agitation, même ; il n'était pas courant que le directeur nous convoque ainsi dans l'urgence, car les réunions avaient lieu normalement le premier mercredi du mois, lors du "conseil de recherches", en milieu de semaine afin de permettre à ces Messieurs les pontes bailleurs de fonds de partir tôt en week-end ou/et d'en revenir tard ! Charge à nous les chefs de département d'expliquer le lendemain au personnel dans chacun de nos services les changements de programme et les enterrements de première classe, ce qui avait fait baptiser ce jour "le jeudi noir" par tous les chercheurs ! Je me demandais bien si du coup demain n'allait pas être un jeudi tout particulier...

Nous arrivions au dernier étage du centre de recherches, dans les bureaux de la direction. La secrétaire, Marie Desbois, que tous les chercheurs appelaient Marie Dubain (une blague de chimiste en référence au bain-marie, un dispositif inventé par une alchimiste du nom de « Marie la juive » à Alexandrie avant l’incendie de la fameuse bibliothèque), était une femme charmante et toujours souriante. Quand on pense qu’un sourire, peut encore faire rougir ! Elle nous fit asseoir dans le salon d’attente : « Monsieur Darnyl va vous recevoir tout de suite, il est au téléphone".
Avec Natalie, nous échangeames un regard furtif ; ses yeux étaient plus bridés que de coutume (je ne l'avais jamais remarqué, cela pouvait laisser supposer que son nom Ly provenait d'une lointaine aïeule chinoise); la sueur perlait de son front plissé et signe habituel de grande inquiétude chez elle, son visage s'agitait comme un tic. Elle me murmura à l'oreille "je sens que le boss va pousser un coup de gueule ancré " mais pourquoi, pourquoi ?

Soudain comme pour lui donner raison, un éclat de voix se fait entendre derrière la grande porte de verre cathédrale, puis je n'entends plus qu'un murmure. Cette grande porte de verre où il y a écrit en gros caractères : Damien Darnyl . Ce nom de Darnyl m’avait toujours amusé pour un directeur industriel dans le domaine de la santé, car il m’évoquait un nom de médicament ! Pourquoi ne s’était-il pas appelé d’un nom courant, comme Robin ? Au moins il y aurait eu d’écrit sur la même porte : Robin, Desbois ! Soliloquant ainsi de cette plaisanterie, je tentais de tromper mon inquiétude.

J'observais les aller-et-venues de la secrétaire, son regard et son sourire, jamais l'un sans l'autre, s'affairant comme si c'était un jour normal. Pas de panique, c'était donc un jour normal ! Et les frou frous que faisaient sa robe en passant avaient quelque chose de rassurant... Mon mal à la tête, mal aux entrailles, commençait à se dissiper grâce à cette présence féminine qui captait mon attention ; souvent je m’étais dit qu’un monde sans femme n’aurait eu aucun intérêt pour moi, non que je sois porté particuliérement sur la chose, mais j’avais besoin de sentir dans ma vie cette stimulation que procure l’existence de l’autre sexe. Sur quoi pourrait n'être basée ma motivation dans un monde composé que d’hommes ? Seulement sur la simple compétition ? Mais pour qui ? Pour quoi ? Aussi loin que je remontais dans ma vie, il y a avait toujours eu des femmes pour me stimuler dans toutes mes actions… " ô femme, apprend nous l’existence de nos âmes qui désertent ! " comme disait le poète ...

Sans l'inspiration de toutes ces femmes, c'est sûr j'aurai raté ma vie ! Mais me voici interrompu dans mes pensées, Marie Dubain nous ouvre toute grande l'imposante porte de verre, nous nous avançons ...
"ah, Telly, Madame Ly, entrez et asseyez-vous !..."
nous claironne le Directeur avec une petite pointe ironique sur les syllabes des noms. La petite taquinerie qui circulait dans les couloirs du centre n'était un secret pour personne : les commentaires allaient bon train pour suggérer que nos deux noms qui se terminaient de la même façon préfiguraient déjà un rapprochement entre Nathalie et moi ! Pour enfoncer le clou, certains collègues de Nathalie allaient jusqu'à l'appeler Taly !

Sans trop savoir comment, on se retrouve assis dans les immenses fauteuils pullman devant le gigantesque bureau. Le Directeur entre dans le sujet sans plus tarder:
"Telly, vous arrêtez tous vos programmes en cours, et vous concentrez toutes vos recherches sur ... la libellule !"
- euh ... la libellule ... un nom de code d'un nouveau programme ?
"Non, non, la libellule ! l'insecte ! il faut tout savoir sur cet insecte, il pourrait jouer un rôle déterminant dans la préservation de la santé au niveau mondial !"
Nous nous jetons un regard en coin avec Nathalie, qu'est-ce que c'est que cette lubie ? Damien Darnyl ne nous avait pas habitué à ce genre de fantaisie ...

En réalité, je suis abasourdi ; Damien Darnyl ne pouvait savoir que la nuit précédente, j'avais justement révé d'une libellule au visage d'ange, et que je lui avais marmonné dans mon rêve : "ton petit corps de libellule se prend pour une diva, c'est ridicule" !
Ou alors D D ( c'est comme cela qu'il était surnommé ) posséderait-il des dons extraordinaires ; pouvait-il lire dans les pensées ?!!

Non, c'était idiot ! Et pourquoi dans ce cas aurait-il décidé de lancer un programme sur la libellule ? Parce que j'en avais rêvé ? Cela ne tenait pas... Ou peut-être que les fameux rêves prémonitoires existaient bien finalement ? j'aurais rêvé d'une libellule parce que mon patron allait m'en parler le lendemain ? Mon esprit scientifique n'y croyait guère, cela devait être une coïncidence, tout simplement ; à force de chercher, on en trouve toujours !
Alors qu'il était ordinairement si posé, DD continuait sur un ton presque véhément : " je lance cette recherche sur les trois pôles : demande d'étude, projet de recherche, et ordre de réalisation, voici les codes, DE 427, PR 212 et OR 58 ... "
Je m'aventure timidement : "de pôle en monopole... cela ne risque pas de monopoliser toute l'activité ?!!"
- C'est ce qu'il faut justement, vous ne comprenez pas ? c'est l'absolue priorité !
Avec Nathalie nous échangeons un nouveau regard effaré...
"mais enfin DD ", risquais-je ..."
- non tu m'appelles Damien, s'il te plaît" me coupe-t-il séchement !
Décontenancé par sa réplique, jamais il ne m 'avait parlé sur ce ton, au ventre j'ai la trouille ... Bien qu'il soit mon boss, nous avions depuis longtemps noué des liens d'amitiés autour de passions communes comme l 'égyptologie. Mais curieusement, au fond de moi-même j 'étais quand même content, simplement parce qu'il avait insisté, pour la première fois, sur l 'accent circonflexe de pôle, car habituellement il prononçait ce mot comme "Paul" et cela m' agaçait.
Imperceptiblement, je me détends; "mais enfin, Damien " continuais-je " tu voudrais que notre labo de renommée internationale consacre toutes ses recherches à un insecte ! peut-on savoir pourquoi ?"

damy a écrit:: Le Directeur semble d'abord hésiter en nous regardant alternativement Nathalie et moi. Peut-être s'abandonnerait-il à plus de confidence si j'étais seul ? Puis il finit par prononcer avec difficulté en cherchant ses mots :
"Voici quelques pistes, mais pas de détails, ce ne sont que des broutilles, vous en saurez d'avantage le moment venu, mais démarrez immédiatement sur ces premiéres indications ..."
Plus tard, en redescendant dans l'ascenseur avec Nathalie...

(je suis timide)

teliss a écrit:: je me retrouve tout près d'elle. Ses yeux qui parviennent jusqu'à mes yeux produisent sur moi toujours le même effet. Ce qu'on dit d'elle sur ses yeux un peu bridés, sur une lointaine ascendance asiatique en rapport avec son nom est complétement faux, je crois. En fait, elle a tout simplement de très beaux yeux en amande, comme les reines égyptiennes. Sauf, qu'ils sont bleus, mais d'un bleu dans lequel on a envie de se noyer... C'est alors que je m'aperçois qu'elle aussi est en proie à une vive émotion... serait-il possible que...? je comprendrai plus tard que je faisais totalement fausse route !
De retour dans le labo ...

(jusqu'à mes yeux)

oncle ben a écrit:: De retour au labo, on pourrait presque dire que je suis la proie du chaos , je reste prostré, regardant d'un oeil vague tout le matériel ultra moderne qui nous entoure. Nathalie est affalée devant son ordinateur doté d'une immense tour, et pour se détendre surfe exceptionnellement sur internet.
Quelle est la finalité du travail exigé par DD ? J'ai peine à comprendre ce qu'il attend réellement de nous; devrons-nous sillonner tous les continents et partir avec un filet à la chasse à la libellule ? Et après avoir ramené un exemplaire vivant de la plupart des espèces, quelles expériences devrons-nous réaliser ? Je me sens perdu, complètement perdu...

(jusqu' à mes yeux)

damy a écrit:: Bon, amorçons une solution !
"Nathalie ! c'est le moment de faire appel à tes copains du muséum !"
(j'avais toujours été stupéfait du nombre de relations qu'elle connaissait dans tous les milieux scientifiques ; et même lorsque nous allions à des symposium internationaux où elle n'était censée connaître aucun des chercheurs étrangers, une empathie naturelle réciproque que seule elle savait déclencher pouvait laissait penser qu'il s'agissait d'amis d'enfance!)
"Tu leur demandes de nous envoyer tous les échantillons vivants de libellule, et s'ils n'en ont pas, qu'ils en fassent venir au plus vite, peu importe ce que cela coûtera, le boss nous a donné tous les crédits !"

(jeudi noir)

abeille a écrit:: hey tu croyais que j'étais en train de m'amuser mais je commençais dejà des recherches, j'ai noté ça juste sur un bout de papier, il y a des tas d'espèces d'anisoptères un peu partout, mais une espèce rare, les anisozygoptères ne se trouve qu'en himalaya, il faut aussi l'avoir ?

[homme ou clochard]

teliss a écrit:: - pouh non, j'sais pas, j'crois pas, il vaut mieux s'occuper des espèces courantes, l'afrique, l'asie, ce doit être une histoire endémique...
Soudain elle me demande à brûle-pourpoint :
"Mais d'après toi, de quoi il s'agit, vraiment ?"
-J'sais pas... tu as vu comme DD a été vague, gêné ? je suis persuadé qu'il ne nous a pas tout dit ! je le sens pas, cette histoire, je me demande si les militaires sont pas dans le coup !
"Quoi ?!..."
-Tu sais, je ne me souviens plus si je t'en ai parlé, j'ai un oncle qui passe une retraite heureuse à Labenne près de Capbreton, mais il a travaillé dans les services secrets. Dans la famille, on l'appelle Oncle Benne en rigolant, puisque c'était un tonton, mais comme il ne veut pas que ça se sache, si on nous demande pourquoi on l'appelle comme ça, on dit que c'est un jeu de mot avec Oncle Ben et Labenne ! Maintenant "il a fermé boutique", mais il a gardé des contacts, je vais lui demander de se renseigner discrètement...

(Madame Suzanne)

robin a écrit:: "bonne idée ! où était-ce qu'il travaillait exactement ? appelle-le tout de suite ! j'aime bien savoir où je met les pieds !"

(poete)

- à la piscine, au siége central de la DGSE ! maintenant il a laissé tout ça, il cherche à devenir plus serein. Non, je ne vais surtout pas l'appeler, en tant qu'ancien, il doit quand même encore être sous écoute ! je lui en parlerai de vive voix quand il va monter à Paris bientôt ! Pendant que j'y pense, avec tes copains du museum, tu vois comment régler tous les problèmes d'intendance , les cages, comment nourrir toutes ces charmantes petites bêtes, etc... "
Le reste de la journée passe à élaborer les premières grandes lignes du programme d'étude...

(mal pour elle)

damy a écrit:: on en a discuté avec Teliss, on pense que ce serait pas mal d'arrêter le premier chapitre à ce niveau, ce qui donne :

PREMIER CHAPITRE

Soudain tout se fit flou, c’était comme si une brume épaisse et veloutée s’était mise à flotter dans le paysage. Quand une chose sembla se rapprocher et tracer à l’encre son sillage dans la blancheur nimbée. Elle se métamorphosa en une jeune femme vêtue d’un voile de mousseline verte volant au gré du vent, ses cheveux blonds semblaient mouillés du profond des océans comme dans ce conte de fée charmant où on voit une sirène sortir de l'onde. Tout paraissait étrange dans son attitude, son visage qui s'agitait comme un tic , et son regard qui semblait aller jusqu'à mes yeux. Elle avait une expression touchante, triste et singulière avec l'air de vouloir détruire et tout réduire à néant , mais qui me disait "tu vois au fonds de moi". Puis levant les bras dans ma direction comme pour implorer je ne sais quoi, la jeune femme disparut graduellement, tandis qu'une mélopée faite d'onomatopées farouches se faisait entendre dans le lointain. Je me réveillai en sueurs, du moins, je le croyais; car dans la torpeur moite d'un matin, entre ombre et lumière, je vis une libellule, sirène au visage d'ange, ses longs cheveux blonds abandonnés au dessus de ses ailes , me murmurant :"réveilles-toi, réveilles nous les sens "; interloqué, je l'entendis continuer : il ne faut pas que je t’appelle !

Le lendemain matin, quand le feu des cauchemars s'était éteint, je me levai avec peine, et me dépêchai pour ne pas arriver en retard au travail, un important laboratoire de recherches dépendant de L'OMS, organisation mondiale pour la santé. Manque de chance, à peine arrivé, mon assistante, Nathalie Ly, une biologiste très compétente, me tomba dessus : "le grand patron veut qu'on aille illico dans son bureau, il a l'air excité"...
Le directeur était généralement un homme affable, mais c'était un homme pressé qui s'impatientait rapidement. Malgré ma nuit agitée qui me donnait encore un sacré mal de tête, il valait mieux ne pas le faire attendre. Nous prîmes l'ascenseur, et je me retrouvai alors tout près du visage de Nathalie. Si ses doux petits yeux bleus demeuraient habituellement d'une profondeur merveilleusement sereine, on y lisait aujourd'hui de l'inquiètude, de l'agitation, même ; il n'était pas courant que le directeur nous convoque ainsi dans l'urgence, car les réunions avaient lieu normalement le premier mercredi du mois, lors du "conseil de recherches", en milieu de semaine afin de permettre à ces Messieurs les pontes bailleurs de fonds de partir tôt en week-end ou/et d'en revenir tard ! Charge à nous les chefs de département d'expliquer le lendemain au personnel dans chacun de nos services les changements de programme et les enterrements de première classe, ce qui avait fait baptiser ce jour "le jeudi noir" par tous les chercheurs ! Je me demandais bien si du coup demain n'allait pas être un jeudi tout particulier...

Nous arrivions au dernier étage du centre de recherches, dans les bureaux de la direction. La secrétaire, Marie Desbois, que tous les chercheurs appelaient Marie Dubain (une blague de chimiste en référence au bain-marie, un dispositif inventé par une alchimiste du nom de « Marie la juive » à Alexandrie avant l’incendie de la fameuse bibliothèque), était une femme charmante et toujours souriante. Quand on pense qu’un sourire, peut encore faire rougir ! Elle nous fit asseoir dans le salon d’attente : « Monsieur Darnyl va vous recevoir tout de suite, il est au téléphone".
Avec Natalie, nous échangeames un regard furtif ; ses yeux étaient plus bridés que de coutume (je ne l'avais jamais remarqué, cela pouvait laisser supposer que son nom Ly provenait d'une lointaine aïeule chinoise); la sueur perlait de son front plissé et signe habituel de grande inquiétude chez elle, son visage s'agitait comme un tic. Elle me murmura à l'oreille "je sens que le boss va pousser un coup de gueule ancré " mais pourquoi, pourquoi ?

Soudain comme pour lui donner raison, un éclat de voix se fait entendre derrière la grande porte de verre cathédrale, puis je n'entends plus qu'un murmure. Cette grande porte de verre où il y a écrit en gros caractères : Damien Darnyl . Ce nom de Darnyl m’avait toujours amusé pour un directeur industriel dans le domaine de la santé, car il m’évoquait un nom de médicament ! Pourquoi ne s’était-il pas appelé d’un nom courant, comme Robin ? Au moins il y aurait eu d’écrit sur la même porte : Robin, Desbois ! Soliloquant ainsi de cette plaisanterie, je tentais de tromper mon inquiétude.

J'observais les aller-et-venues de la secrétaire, son regard et son sourire, jamais l'un sans l'autre, s'affairant comme si c'était un jour normal. Pas de panique, c'était donc un jour normal ! Et les frou frous que faisaient sa robe en passant avaient quelque chose de rassurant... Mon mal à la tête, mal aux entrailles, commençait à se dissiper grâce à cette présence féminine qui captait mon attention ; souvent je m’étais dit qu’un monde sans femme n’aurait eu aucun intérêt pour moi, non que je sois porté particuliérement sur la chose, mais j’avais besoin de sentir dans ma vie cette stimulation que procure l’existence de l’autre sexe. Sur quoi pourrait n'être basée ma motivation dans un monde composé que d’hommes ? Seulement sur la simple compétition ? Mais pour qui ? Pour quoi ? Aussi loin que je remontais dans ma vie, il y a avait toujours eu des femmes pour me stimuler dans toutes mes actions… " ô femme, apprend nous l’existence de nos âmes qui désertent ! " comme disait le poète ...

Sans l'inspiration de toutes ces femmes, c'est sûr j'aurai raté ma vie ! Mais me voici interrompu dans mes pensées, Marie Dubain nous ouvre toute grande l'imposante porte de verre, nous nous avançons ...
"ah, Telly, Madame Ly, entrez et asseyez-vous !..."
nous claironne le Directeur avec une petite pointe ironique sur les syllabes des noms. La petite taquinerie qui circulait dans les couloirs du centre n'était un secret pour personne : les commentaires allaient bon train pour suggérer que nos deux noms qui se terminaient de la même façon préfiguraient déjà un rapprochement entre Nathalie et moi ! Pour enfoncer le clou, certains collègues de Nathalie allaient jusqu'à l'appeler Taly !

Sans trop savoir comment, on se retrouve assis dans les immenses fauteuils pullman devant le gigantesque bureau. Le Directeur entre dans le sujet sans plus tarder:
"Telly, vous arrêtez tous vos programmes en cours, et vous concentrez toutes vos recherches sur ... la libellule !"
- euh ... la libellule ... un nom de code d'un nouveau programme ?
"Non, non, la libellule ! l'insecte ! il faut tout savoir sur cet insecte, il pourrait jouer un rôle déterminant dans la préservation de la santé au niveau mondial !"
Nous nous jetons un regard en coin avec Nathalie, qu'est-ce que c'est que cette lubie ? Damien Darnyl ne nous avait pas habitué à ce genre de fantaisie ...

En réalité, je suis abasourdi ; Damien Darnyl ne pouvait savoir que la nuit précédente, j'avais justement révé d'une libellule au visage d'ange, et que je lui avais marmonné dans mon rêve : "ton petit corps de libellule se prend pour une diva, c'est ridicule" !
Ou alors D D ( c'est comme cela qu'il était surnommé ) posséderait-il des dons extraordinaires ; pouvait-il lire dans les pensées ?!!

Non, c'était idiot ! Et pourquoi dans ce cas aurait-il décidé de lancer un programme sur la libellule ? Parce que j'en avais rêvé ? Cela ne tenait pas... Ou peut-être que les fameux rêves prémonitoires existaient bien finalement ? j'aurais rêvé d'une libellule parce que mon patron allait m'en parler le lendemain ? Mon esprit scientifique n'y croyait guère, cela devait être une coïncidence, tout simplement ; à force de chercher, on en trouve toujours !
Alors qu'il était ordinairement si posé, DD continuait sur un ton presque véhément : " je lance cette recherche sur les trois pôles : demande d'étude, projet de recherche, et ordre de réalisation, voici les codes, DE 427, PR 212 et OR 58 ... "
Je m'aventure timidement : "de pôle en monopole... cela ne risque pas de monopoliser toute l'activité ?!!"
- C'est ce qu'il faut justement, vous ne comprenez pas ? c'est l'absolue priorité !
Avec Nathalie nous échangeons un nouveau regard effaré...

"mais enfin DD ", risquais-je ..."
- non tu m'appelles Damien, s'il te plaît" me coupe-t-il séchement !"
Décontenancé par sa réplique, jamais il ne m 'avait parlé sur ce ton, au ventre j'ai la trouille ... Bien qu'il soit mon boss, nous avions depuis longtemps noué des liens d'amitiés autour de passions communes comme l 'égyptologie. Mais curieusement, au fond de moi-même j 'étais quand même content, simplement parce qu'il avait insisté, pour la première fois, sur l 'accent circonflexe de pôle, car habituellement il prononçait ce mot comme "Paul" et cela m' agaçait.
Imperceptiblement, je me détends; "mais enfin, Damien " continuais-je " tu voudrais que notre labo de renommée internationale consacre toutes ses recherches à un insecte ! peut-on savoir pourquoi ?"

Le Directeur semble d'abord hésiter en nous regardant alternativement Nathalie et moi. Peut-être s'abandonnerait-il à plus de confidence si j'étais seul ? Puis il finit par prononcer avec difficulté en cherchant ses mots :
"Voici quelques pistes, mais pas de détails, ce ne sont que des broutilles, vous en saurez d'avantage le moment venu, mais démarrez immédiatement sur ces premiéres indications ..."
Plus tard, en redescendant dans l'ascenseur avec Nathalie, je me retrouve tout près d'elle. Ses yeux qui parviennent jusqu'à mes yeux produisent sur moi toujours le même effet. Ce qu'on dit d'elle sur ses yeux un peu bridés, sur une lointaine ascendance asiatique en rapport avec son nom est complétement faux, je crois. En fait, elle a tout simplement de très beaux yeux en amande, comme les reines égyptiennes. Sauf, qu'ils sont bleus, mais d'un bleu dans lequel on a envie de se noyer... C'est alors que je m'aperçois qu'elle aussi est en proie à une vive émotion... serait-il possible que...? je comprendrai plus tard que je faisais totalement fausse route !

De retour au labo, on pourrait presque dire que je suis la proie du chaos , je reste prostré, regardant d'un oeil vague tout le matériel ultra moderne qui nous entoure. Nathalie est affalée devant son ordinateur doté d'une immense tour, et pour se détendre surfe exceptionnellement sur internet.
Quelle est la finalité du travail exigé par DD ? J'ai peine à comprendre ce qu'il attend réellement de nous; devrons-nous sillonner tous les continents et partir avec un filet à la chasse à la libellule ? Et après avoir ramené un exemplaire vivant de la plupart des espèces, quelles expériences devrons-nous réaliser ? Je me sens perdu, complétement perdu..

Bon, amorçons une solution !
"Nathalie ! c'est le moment de faire appel à tes copains du muséum !"
(j'avais toujours été stupéfait du nombre de relations qu'elle connaissait dans tous les milieux scientifiques ; et même lorsque nous allions à des symposium internationaux où elle n'était censée connaître aucun des chercheurs étrangers, une empathie naturelle réciproque que seule elle savait déclencher pouvait laissait penser qu'il s'agissait d'amis d'enfance!)
"Tu leur demandes de nous envoyer tous les échantillons vivants de libellule, et s'ils n'en ont pas, qu'ils en fassent venir au plus vite, peu importe ce que cela coûtera, le boss nous a donné tous les crédits !".
- hey tu croyais que j'étais en train de m'amuser mais je commençais dejà des recherches, j'ai noté ça juste sur un bout de papier, il y a des tas d'espèces d'anisoptères un peu partout, mais une espece rare, les anisozygoptères ne se trouve qu'en himalaya, il faut aussi l'avoir ?"
"pouh non, j'sais pas, j'crois pas, il vaut mieux s'occuper des espèces courantes, l'afrique, l'asie, ce doit être une histoire endémique..."
Soudain elle me demande à brûle-pourpoint :
- Mais d'après toi, de quoi il s'agit, vraiment ?
"J'sais pas... tu as vu comme DD a été vague, gêné ? je suis persuadé qu'il ne nous a pas tout dit ! je le sens pas, cette histoire, je me demande si les militaires sont pas dans le coup !"
- Quoi ?!...
" Tu sais, je ne me souviens plus si je t'en ai parlé, j'ai un oncle qui passe une retraite heureuse à Labenne près de Capbreton, mais il a travaillé dans les services secrets. Dans la famille, on l'appelle Oncle Benne en rigolant, puisque c'était un tonton, mais comme il ne veut pas que ça se sache, si on nous demande pourquoi on l'appelle comme ça, on dit que c'est un jeu de mot avec Oncle Ben et Labenne ! Maintenant "il a fermé boutique", mais il a gardé des contacts, je vais lui demander de se renseigner discrètement..."
- bonne idée ! où était-ce qu'il travaillait exactement ? appelle-le tout de suite ! j'aime bien savoir où je met les pieds !
"à la piscine, au siége central de la DGSE ! maintenant il a laissé tout ça, il cherche à devenir plus serein. Non, je ne vais surtout pas l'appeler, en tant qu'ancien, il doit quand même encore être sous écoute ! je lui en parlerai de vive voix quand il va monter à Paris bientôt ! Pendant que j'y pense, avec tes copains du museum, tu vois comment régler tous les problèmes d'intendance , les cages, comment nourrir toutes ces charmantes petites bêtes, etc... "
Le reste de la journée passe à élaborer les premières grandes lignes du programme d'étude...

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