Le ciel est bleu, le ciel est gris, le ciel est rose
Le ciel est bleu, le ciel est gris, le ciel est rose,
Comme un cheveu, comme ses yeux, comme une rose,
Comme tout ce qui confusément repose,
Là-bas sur la colline mauve
Le ciel est bleu, le ciel est gris, le ciel est rose,
Douceur plaintive, trop tôt cueillie, la mort des roses,
Dans la cendre floue et les petits matins,
Amère et tendre argent, lueur dernière du cierge qui s'éteint
Il était une fois un enfant, son enfant,
Comme le soleil était bleu et vive la moisson des roses !
Il l'aimait et la mort c'est pour les autres,
Pour le fils du voisin, pour le fils des autres,
Pas pour le sien !
Le ciel est bleu, le ciel est gris, le ciel est rose,
Douleur obtuse de l'âme nue et marche de pantin
Quand il bute les visages fermés et les pierres du chemin
Qui monte, monte, monte à la colline mauve
Sans fin ...