Demain,
Espérer un jour de plus,
Ou peut-être pas,
Attendre,
Attendre demain, quand les premiers flocons, à peine éclos s’évanouiront,
L’espace d’un instant, je me souviendrai du temps jadis.
A peine hier et déjà une éternité, lointaine, pour toujours, sans retour.
Dans le silence blanc de l’hiver, silence unique du matin avant que souffle la tourmente de tous ces jours gris frappés d’un bruit continuel et lancinant, je lèverai mon visage vers le ciel afin de me rappeler que, malgré tout, je suis encore vivante et que je porte en moi tous les cris et toutes les douleurs.
J’attends la fin de la nuit. Doucement. Tout doucement, le filtre de l’existence finira bien par s’effacer pour éclater tous les rivages, tous les océans, toutes les forêts, tous ces endroits dans lesquels j’ai perdu mon chemin. Je ne le chercherai plus parce que je ne veux plus entendre les rafales d’un vent brûlant qui m’a glacé les os. J’ai choisi de ne plus mourir, un peu par dépit, surtout par peur. Mais je ne savais pas que c’était aussi douloureux.
Je ne savais pas.
J’ai rencontré la pire des humanités, déchaînée, destructrice, projetée dans la folie de la fureur et de la haine.
Je ne savais pas.
Je ne savais rien.
Alors ce soir, j’ai froid en espérant un matin blanc. Quelques flocons pour sourire et me moquer du passé.