POUR QUELQUES INSTANTS DE GLOIRE
Il tonne le canon, au crépuscule noir,
Son éclair de clarté sonnait le désespoir.
Une mare de sang tachait le déversoir
Pour ce pays meurtri, ce n’est que son histoire.
L’existence qui fuit par ce même entonnoir
Quand la guerre parait sombre sur le miroir
Emmenant les soldats vers un vieux reposoir
Où le sort des humains reste si dérisoire.
Sur l’autel, un curé, par un coup d’encensoir
A regret bénira les morts pour leur devoir
Les âmes dormiront dans le fond d’un tiroir
Dans l’espace secret habitant la mémoire.
Dans la moite froideur qui s’invite au terroir
Les croix se dresseront là-bas près du manoir.
Ce souvenir est bien le trop triste au revoir
D’un Général glanant quelques instants de gloire.
jc blondel