LES CHIMERES
Il a couru longtemps, après mille chimères
Comme un chasseur d’hier dans le noir de la nuit.
Les affreux souvenirs s’endormaient en silence
Par ces jours de printemps riches de connivence.
Il avait décoché sa flèche, sans un bruit,
Eradiquant enfin ses vieux monstres austères.
Il a cru trop souvent à ces fausses prières
Qui l’emmenèrent là, sur les bords de l’ennui,
Rivages balayés par les vents de l’absence.
Il a tout parcouru sur ses routes d’enfance
Combattant chaque jour ce cauchemar fortuit
Il a couru longtemps après milles chimères.
En homme, désormais sans autre sauf conduit
Au cœur gros comme ça, qui tiendra la distance
Pour entrouvrir enfin la porte des mystères.
Il a connu parfois des défaites sévères
En faisant quelquefois un peu de résistance
Comme un chasseur d’hier, dans le noir de la nuit.
Il avait oublié toute son arrogance
Tous ses tristes instincts et sa bonne manière
Pour offrir au maudit et le mettre hors circuit
Un retour en enfer, sur un aller gratuit.
En laissant de côté leurs vilaines misères
Les affreux souvenirs s’endormaient en silence.
Il mène son combat en toute indépendance
En conservant pour lui ses magiques repères
En n’ayant que son bras comme arme, comme appui
Pour sauver ses amis d’un démon éconduit
Avançant vers demain, protégeant ses arrières
Par ces jours de printemps riches de connivence.
Aux ténèbres parfois, il y sera conduit
Pour éteindre les feux sombres de l’indécence
Sur les tristes buchers qui saccagent nos terres
De nos rêves défaits par ces folles colères.
En faisant un carton pour garder sa prestance
Il avait décoché sa flèche, sans un bruit.
En détruisant ainsi ces hordes étrangères
Ce général d’un jour va recueillir le fruit
D’une gloire pour lui qui n’a pas d’importance.
Il a pu repousser dans l’antre du silence
Ce Lucifer battu dans son monde détruit
Eradiquant ainsi tous ces monstres austères.
En tête de sa troupe il sera reconduit
Pour aller conquérir ces ultimes frontières
Donnant à son envie une reconnaissance.
Sur les chemins pervers où règnent sans licence
Ces êtres malfamés, ces stupides sorcières
Renvoyés à jamais du coté de minuit,
Il a couru longtemps après milles chimères.
jc blondel