Le regard qui pleure
Entendez-vous tous ces soupirs ?
Ressentez-vous ce qu’ils lui font subir ?
Non : car nous sommes tous comme des sourds,
Non : car il y a encore des sujets tabous.
La nuit, croyez-vous que cet enfant dort ?
Le jour, que lui réserve encore le sort ?
Une main : elle va s’abattre sur lui ou elle,
Une main : elle va claquer sur la joue ou ailleurs, cruelle.
Il a peu de répit, demain sera-t-il peut-être encore vivant ?
Il y a peu d’espoir, le monde sera-t-il moins indifférent ?
Un jour : quelqu’un le prendra avec tendresse dans ses bras,
Un jour : il aura des caresses douces comme la soie.
Il est toujours sur ses gardes, ne peut-on le laisser tranquille ?
Quelle est donc cette lueur, au fond de ses yeux, qui brille ?
Ecoutez : son regard qui appelle en vain au secours,
Ecoutez : le regard qui pleure, il ne demande qu’un peu d’amour.