Ecrire, à même le silence. Le dos sur le sable, ouvert aux mots. Mots qui se bousculent, qui ont encore du mal à venir. Douleur vive au sortir des tombeaux. Ecrire à même le silence, cet océan de pourquoi, parfois tâchés de sang ou d’odeurs de lavande. Oser s’aventurer en soi, là où le verbe nouveau accentue l’éclat de l’ombre ou la joie de la lumière. Là où la parole devient sacrifice. Mais parler toujours, dans le sourire innocent de la nuit qui avance. Ecrire en son écho, de profundis.
Je me retrouve au ventre de la terre, abasourdie de mots, et je n’entends plus rien, sinon que l’océan trop chaviré de l’inconscience.
Ecrire, comme aller au delà de la terre trop lointaine, celle qui a porté puis enseveli l’homme avec son avenir.
Le monde est là, immense et bleu, dans la source des visages il y a encore la raison du mot, l’herbe tendre à croquer dans la fenêtre des syllabes.
Ecrire, tracer un chemin, suivre le fil du vent, mais toujours écrire, comme ce que l’on a retenu trop longtemps et qui vient, explose en millions de phrases maintenant célébrées dans leur naissance. Enfin !