Du plus loin que remonte ma mémoire infantile
J'ai toujours eu en moi la passion de l'écrit
Quel que soit le sujet, ma plume se fait fertile
Libérer la parole en plaisir manuscrit.
J'abreuvais mes ami(e)s de lettres interminables
Où je leur racontais tout ce que je taisais
Ils sont restés stoïques, patients, imperturbables
Malgré les kilomètres que je leur adressais.
Je noircissais des pages de vers désordonnés
Comme un journal de bord d'une jeunesse solitaire
Je disais mes espoirs, mes pensées confinées
Me parlais à moi-même faute de savoir plaire.
Heures de calligraphie pour un brouet infâme
Qui partait en tout sens sur route aventurière
Il était cependant le reflet de mon âme
L'écho assourdissant de mes humeurs cachotières
Rejoindre presse écrite était tout naturel
Pour la férue de mots que j'ai toujours été
Depuis vingt ans déjà je fais l'événementiel
Pour délivrer mes textes à lecteurs attitrés
Mon crayon est toujours fidèle compagnon
Et il traduit encore ma parole muette
De mes imaginaires, il fait mes horizons
Et tant que ma main vibre, il sera à la fête.