Je vous livre ici l'extrait d'une nouvelle que je compte envoyer pour un concours. Je suis novice dans ce style. Ici, il ne s'agit que d'un passage qui ne vous éclairera pas sur l'histoire, d'ailleurs assez compliquée d'où des difficultés pour la mise en place. Le travail de relecture se révèle donc particulièrement ardu. Bon, voici un extrait:
"Et malgré moi, l'écume éparse de mon passé annonce la vague immense de mes souvenirs. Même en luttant très fort, cette mémoire me submerge. Je suis toujours là.
Ces voix qui hurlent... Mal, Mal... Mais non, laissez-moi... Mal, Mal... Ne me touchez pas! Ma tête veut être libre.
Quand le souvenir commence à déferler, je ne cherche plus à lui échapper. Il m'engloutit avec une telle douceur et une telle tendresse que je ne peux que capituler. Pourtant, derrière le miel de la réminiscence, le volume sonore s'intensifie... C'est un amour qui me fait bien trop mal... Mon corps bouge et se tord dans une volupté dont je n'ai même pas honte. Au contraire... Je me suis tant de fois laissée aller sur cette musique, abandonnée, avec mon sourire mêmé au sien.
Que c'était bon, que c'était grand! Et voilà, je pense au passé, ce passé qui me rattrape. Alors tant pis, je continue ainsi... temps passé... concordance des temps... temps qui passe. Je reconnais l'éden, le lieu originel marqué par sa présence. Cette bibliothèque semblait d'un autre âge. Seuls de rares initiés la fréquentaient rêvant d'y dénicher peut-être la perle rare. Pas d'ordinateurs, pas de banques de données, juste un petit bout de femme avec ses petits bouts de papier, ses lunettes demi-lune posées sur un nez trop pointu au-dessus de lèvres pincées. Elle soupirait à chacune de mes demandes d'ouvrages avant de quitter son fauteuil, pour partir à petits pas vers des coins obscurs, brusquement passionnée par mes recherches historiques, par l'ingérence dans l'existence de ces vies disparues.
Peu de lumière dans cet endroit. Par les carreaux dépolis, elle pénétrait en fins rayons qui accompagnaient une dentelle de poussières jusqu'aux étagères. Chargées d'ouvrages anciens, elles offraient à ma vue ces reliures de cuir aux odeurs oubliées. Dans cette ambiance feutrée, je vivais avec délectation, paisiblement, caressant les pages des livres, en retirant studieusement quelques notes. La seule tâche criarde de lumière provenait d'une vieille lampe verte et projetait les ombres de mes mains feuilletant et écrivant. Chaque coin sombre de la bibliothèque devenait alors un lieu de mystères et de rencontres improbables. Quels rêves fantastiques inspirés par cet univers ont ainsi pris forme en moi!
Pourquoi avait-il choisi de s'installer là, puisque d'autres tables s'offraient vierges et accueillantes? Pourquoi allait-il ouvrir la plus grande blessure de mon existence? Pourquoi allait-il ouvrir la plus belle page de mon histoire?
Il avait pris l'habitude de toujours s'asseoir là. Mon livre ouvert, les mots s'estompaient sous le poids de son regard. Dès que je levais mon visage vers lui, un sourire coquin donnait vie à ses yeux. En un clin d'oeil, jour après jour, il jouait de mon masque d'indifférence. Alors qu'il semblait retourner à sa lecture, je l'observais à mon tour, de moins en moins discrètement, saisie d'une légère impertinence. Je le découvrais tellement beau... oui... beau, malgré ses imperfections: ce nez un peu "hors norme", ses yeux en amande soulignés de rides à peine perceptibles témoins de son sourire irrésistible, des cheveux trop longs aux boucles légères et veloutées qui retenaient les brins de lumière s'y reposant. Il suscitait en moi les mêmes réactions de gourmandise que je pouvais éprouver dans la saveur sucrée des fraises... et puis de la tendre vanille..."
Voilà donc un passage de cette histoire encore en ébauche ou plus exactement en relecture. Si cela vous intéresse, je peux vous expliquer l'intrigue. Bon, j'avoue que l'ensemble ne respire pas la grande joie mais par contre, contrairement aux apparences, vous ne pouvez pas savoir ce que cette histoire peut déclencher comme fous rires... Là aussi, je vous dirai pourquoi... comme quoi l'écriture est un exercice extraordinaire!
(Certaines expressions devraient être en italique mais je n'ai pas réussi cette opération. A savoir: Mal, Mal et C'est un amour qui me fait bien trop mal, chanson que vous aurait certainement reconnue mais que je ne pouvais pas citer dans sa version originale, celle de Deep Purple)
Eh, j'attends vraiment vos avis.