La migraine.
Je la connais cette intime ennemie
Qui ne m'offre que de trop rares accalmies.
Depuis toujours, je crois, elle vit dans ma tête,
Me suit pas à pas, s'accroche et s'entête,
Se manifeste, s'impose à tous moments.
Elle résiste à n'importe quel traitement
Et s'étend, ricane quand mes cris de douleur
Désolent mes amis et font fuir mes amours.
Et je cours de vrai charlatan en faux docteur,
Mettant mon espoir dans n'importe quel discours.
Le coeur au bord des lèvres, je pleure de rage
Quand, dans mon crâne, se déchaîne l'orage.
Les yeux fermés, brulés par des éclairs de feu,
Je réprime, en vain, des spasmes mauséeux.
Le froid de l'hiver ou la chaleur de l'été,
Un verre de vin ou une contrariété,
Tout lui est prétexte à se manifester
Pour perturber mes nuits et gâcher mes journées.
Quand épuisée, enfin je m'endors avec elle,
Je la retrouve, violente dès mon réveil.
Je prie le ciel pour exorciser ce démon
Mais comment faire puisque son nom est "légion".