TOURMENTS
Le vieux cœur fatigué bat encore la chamade
Au déclin de sa vie il joue quelques aubades
L’homme, le front plissé, sur sa canne penché
Scrutant l’horloge du temps, se tourne vers son passé.
Il susurre par instants de piètres roucoulades
L’heure n’a pas sonné pour l’ultime dérobade
L’homme le dos vouté, un peu désabusé
Scrutant l’horloge du temps, se tourne vers son passé.
Il revoit son enfance, souvenirs un peu tristes,
La guerre et ses ravages, ses excès, ses outrages
Des tombereaux de sang pourpre comme l’améthyste
Versé pour qui pourquoi ; en meute l’homme est sauvage.
Il fonda une famille, eut de très beaux enfants
Connut des joies immenses, d’indicibles tourments,
Naissances, deuils, amitiés, amour et trahisons
La vie l’a entrainé dans son vif tourbillon.
Le progrès lui fait peur, que d’interrogations,
Avec ses tentacules et tant de tentations
Cette horrible société dite de consommation
Désagrège les familles en recomposition.
Le vieil homme s’interroge et fixe le cadran,
Les minutes s’égrènent inexorablement
Après quatre décades d’un exigeant labeur
Il ne demande rien d’autre que de petits bonheurs.