Dissous

Mon désespoir héberge un espoir légitime
Que le temps assassin dissout dans le lointain
De rencontrer l’amie au regard aimantin
Qui saurait raviver mes séquelles d’estime

Dans un moment volé que j’imagine intime
Elle dirait « ta peau est chaude le matin
D’autres hommes m’ont pris mon principe enfantin
Pour que je te dédie ma vérité ultime

Mes anciennes amours que Dieu va réprouver
M’ont poussée dans tes bras où j’ai pu nous trouver »
Mais le Soleil se couche en la nuit qui se lève

Et mon âme éperdue sens dessus sens dessous
M'annihile en un monde où seuls restent le rêve
Et le temps assassin de mon espoir dissous.


2 avril 2023

C'est beau, c'est bien, c'est vrai ...

Grand merci à toi, teliss !

J'aime beaucoup. Mais que vient faire le guillemet ?

comment ça, qu'est-ce que je viens faire ?!!!

Tes poèmes touchent toujours profondément l'âme et ramènent des souvenirs.

Merci à vous toutes et tous.

Les guillemets, c'est surtout pour séparer 10 du vers 11, qui ne se séparent pas à première lecture.

J'aurais pu mettre un tiret à la place ou bien utiliser cette forme rarement utilisée pour un sonnet, mais qui aide à la compréhension.

Mon désespoir héberge un espoir légitime
Que le temps assassin dissout dans le lointain
De rencontrer l’amie au regard aimantin
Qui saurait raviver mes séquelles d’estime

Dans un moment volé que j’imagine intime
Elle dirait ta peau est chaude le matin
D’autres hommes m’ont pris mon principe enfantin
Pour que je te dédie ma vérité ultime

Mes anciennes amours que Dieu va réprouver
M’ont poussée dans tes bras où j’ai pu nous trouver

Mais le Soleil se couche en la nuit qui se lève
Et mon âme éperdue sens dessus sens dessous
M'annihile en un monde où seuls restent le rêve
Et le temps assassin de mon espoir dissous

Il est vrai que les guillemets sont plutôt rares en poésie classique, sauf pour de courtes interjections.  En poésie moderne, ma foi, tout est possible ! La forme la plus utilisée quand on veut mettre en insistance la répartie entre les deux locuteurs, est avec tirets comme dans ce poème de Jean Tardieu :

Jean Tardieu a écrit:

Conversation

Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- Ça flotte.
Et les volcans ?
- Ça mijote.
Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.
Et le temps ?
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade.

Cela marche bien avec des vers entiers, donc ce serait moins pertinent avec ton texte Gypoète.
Pour ma part, je trouve les deux formes que tu proposes aussi intéressantes  

Merci Bruno pour ton analyse, et pour ce poème de Tardieu qui est extraordinaire. Après cet échange qui m'a fait plaisir, je vais garder dans mon recueil personnel la forme sans les guillemets et avec le distique. A bientôt pour de nouvelles aventures.

Ce poème est un reflet poignant de la complexité des émotions amoureuses, mêlant espoir et désespoir, rêve et réalité,joie et souffrance, bravo

Merci fleur de lune. Complexe en effet.