Errance du monde sans fin
Avec des mots, avec des songes,
Tissés de murmures invisibles,
Ecrire l’impossible roman,
Piano ma non troppo.
Tous ces mots aux paupières muettes
Qui perlent sur les murs,
Parole vive condamnée,
Sourires d’un monde oublié.
Dans un souffle retenu
Surgissent les multitudes lointaines
Peuplant les planètes obscures,
Symphonie du silence.
Alors choisir le bateau sans gouvernail
Qui sait retrouver les sirènes,
Captives éternelles
Des mondes sans horizon.
Pour laisser loin derrière
Les amoureux des pierres,
Vivants aux songes glacés,
Fantômes d’un jour sans ombre ni raison.
Et passer outre les fenêtres éteintes,
Minéral triomphant, abandonnées de l’aube.
- Mais voici que la lune s’est évaporée,
Préférant le chatoiement du sens au multiple reflet.