LE VAGABOND
J’ai toujours divagué de l’aube au crépuscule
Sur des chemins divers qu’importe la saison
Je ne suis rien qu’un nom, qu’un chiffre, un matricule,
J’ai construit ma maison dans des murs de carton.
Sur le marché, je tends mon verre pour vos sous
Pour aller boire un coup, avaler ma gélule
Avant de repartir en restant dans les clous
J’ai toujours divagué de l’aube au crépuscule.
J’ai mangé du rat pour ne pas crier famine
En regardant les couleurs changer sur l’horizon
Je traine sur mon dos une vieille cantine
Sur des chemins divers qu’importe la saison.
Sans famille, je suis, tout seul et sans drapeau
Et dans votre univers le soir, je déambule
Mon existence n’est qu’un immense fardeau
Je ne suis rien qu’un nom, qu’un chiffre, un matricule.
A plus de cinquante ans, je poursuis mon voyage
Me nourrissant souvent d’un reste de jambon.
Pour avoir un abri sous le feu de l’orage
J’ai construit ma maison dans des murs de carton.
Je traverse le temps comme un vieux somnambule
Dans le regard des gens je suis un vagabond
Je demeure étranger d’un monde ridicule.
A la fin du parcours je dirai sans façon
J’ai toujours divagué de l’aube au crépuscule.
jc blondel