LE VAISSEAU MAUDIT
La mer a déposé son blanc manteau d’écume
Sur le sable bruni par un bateau détruit
Qui déversa d’un coup ses tonnes de bitume,
Les restes désossés de ce vaisseau maudit
Jeté sur un rocher sous un ciel gris de brume.
Tout seul, il arriva du fin fond de la nuit
Bousculé par le vent sur la côte bretonne
Laissant sa cargaison s’échapper sans un bruit
Dans un monde ébahi qui pleure et qui s’étonne.
Les traces du progrès ont terni l’océan
Pour un peu de profit le dollar déraisonne
En quittant la nature à son sale tourment.
L’automne est devenu saison de l’amertume
Où le noir est resté la couleur du moment
Sur l’étrange tableau que l’essence parfume.
jc blondel