Chez moi (alexandrins)
Chez moi le temps se plaît il s’installe à demeure
Relaps de tout serment il agace ses pairs
Assis sur un sofa, contrit, les yeux diserts
Il serait amnésique, habilité d’un leurre !
Ma maison s’enhardit - fuyez les gens amers
Ici soyez chez-vous loin des mornes hivers
Le poète s’éprend de ce cocon soyeux
De mon tendre foyer il courtise la rime
L’humeur étant propice à la prose sublime
Le piano s’éveille et distrait de son mieux.
Un tango fort galant, une note qui mime
Le rêve se propage et le décor s’anime.
Mon palais ravissant attire une colombe
Charmante ensorceleuse aux regards effarés
Elle choisit l’instant propice aux apartés
Chez moi lui appartient la belle vient en trombe
Usurper le terrain sous ses airs égarés.
Ma maison mon foyer ! douces réalités
Raymonde Verney