LA NUIT ON ENTEND
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
La mer a déposé sur un bout du rivage
Dans le petit matin la misère et son lot
Salissant la beauté qu’avait le paysage
Sans verser pour autant, une larme, un sanglot.
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
La tempête en furie avait fait son ouvrage
Envoyant par le fond le navire abimé
Elle écrit le récit d’un funeste naufrage
La mémoire d’un temps, vestiges du passé.
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
La sonate devient un triste concerto
Pour l’univers Sali par la bêtise humaine
Un requiem chanté par un vieux matelot
Sur le pavé noirci de la belle fontaine.
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
Il en faudra des jours pour nettoyer l’outrage
Les traces d’un péril qui se colore en noir
Avant que le baigneur dépose son bagage
Pour aller s’assoupir sur les rochers, le soir.
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
Le fantôme endormi bercé par le clapot
Est un bateau rouillé, délavé par l’écume
Il laisse au troubadour, sans y mettre véto,
D’envoyer son refrain aux vents de l’amertume.
Quand la vague revient clapoter sur la plage
Dans la nuit on entend les râles d’Amoco.
jc blondel