Le forcené

Le forcené


J’ai mis le feu à ma porte d’entrée,
Tagué le couloir du palier,
Et par une phrase sibylline,
Répondu au bonjour de la voisine,
Avant de répandre ses dents,
Dans l’ascenseur en partant…

Je voulais mettre un terme à ma vie,
J’ai volé une moto ; à fond je suis parti,
Mais je ne sais pas conduire ces trucs-là,
Je l’ai abandonnée en boitant, broyée sur la voie…

Tu ne me retenais toujours pas !

Je n’ai pas mangé tout le chocolat,
J’ai plutôt bu toute la vodka,
Et laissé le four allumé,
En espérant tout embraser,
Et pour ne pas mourir idiot,
J’ai même essayé un homo !

Je n'ai pas payé les factures,
Je n’ai pas réduit ma fracture,
J’ai balancé le fric par la fenêtre,
Ai renoncé au verbe être,

Tu ne me retenais toujours pas !

J’ai oublié de te faire un beau texte,
Ou peut-être n’était-ce qu’un prétexte,
J’ai oublié de sortir, de venir,
Repartir et rentrer, j’ai oublié de jouir,

Mais je n’ai pas oublié de t’aimer !

J’ai consommé de la poudre d’ange,
Et arpenté le pays des archanges,
Mais ils m’ont renvoyé chez moi,
Ce chez moi où tu n’étais pas

Tu ne me retenais toujours pas !

Alors, deux côtes cassées et recherché,
Je me suis assis, épuisé,
Et pendant que je sortais mon automatique,
Tu es arrivée, avec deux flics,

Juste avant le dernier Clic, j’ai pu t’entendre une dernière fois,
Me dire que c’était fini, et que tu ne m’aimais pas…