JE NE SUIS PAS
Je ne suis pas Rimbaud, ni même Baudelaire
Je laisse quelques mots filer au fil de l’eau
Glissant sous les pontons un peu comme un radeau
Sous le pont Mirabeau du jeune Apollinaire.
Dans le grand livre ouvert où je fais l’inventaire
Je vais me promener sur l’onde d’un ruisseau
Pour venir découvrir dans le monde d’Hugo
L’audace d’un sonnet qui parait centenaire.
Les pendus de Villon reviennent chaque soir
Hanter dans mon sommeil mon songe et mon espoir
En venant réveiller ces vers en ma mémoire.
Fouillant dans le passé, j’aime écouter Ronsard
Me dire à la veillée un rondeau par hasard
Pour conter dans mon cœur l’amour et son histoire.
Verlaine avait chanté son rêve familier
Pour traverser la nuit quand le noir est entier.
A côté de ces grands, mon ode est dérisoire.
jc blondel