SUR LE DOS D’UN NUAGE
Je décampe à cheval sur le dos d’un nuage
Pour m’en aller rêver jusqu’au prochain matin ;
Poussé par un Mistral chaque nuit, je voyage
En suivant une étoile éclairant mon chemin.
Je m’aventure un peu plus loin, au firmament,
Sur un traineau volant autour de la grande ourse
Pour survoler d’un trait le bleu de l’océan
En poursuivant le temps dans une folle course.
Je vois sur fond d’azur un bel astre en douceur
S’installer quand le jour tout doucement s’efface ;
Les secondes s’en vont s’écouler dans l’espace
De cet hier glacé qui n’a plus de saveur.
Le monde, simplement, s’endort au crépuscule
Quand le noir envahit le rivage endormi,
En laissant le soleil jouer au funambule
Sur un fil d’horizon dans un ciel assombri.
Le rêveur, au repos, allongé sur la plage
Dans la chaude clarté d’un été qui s’éteint
Contemple la saison qui parfait son ouvrage
En réveillant les feux des monts du Palatin.
Je fixe ces moments sur une pellicule
Pour conserver l’émoi dans mon cœur ébahi
En regardant là-haut ce monde majuscule
Qui s’invite le soir au dessus de mon lit.
jc blondel