UN ALEXANDRIN
J’ai fouillé les chemins de ma mémoire
Pour composer le soir, comme Ronsard
Dans une ode au présent, il se fait tard
Pour dénicher les mots de mon histoire
Je n’ai trouve qu’un alexandrin.
Dans le fond d’un bouquin, c’est plus pratique
Devenir tout à coup un troubadour
Cheminant chaque jour chantant l’amour
Terminer la chanson est pathétique
Je n’ai trouve qu’un alexandrin.
En espérant vouloir, comme Verlaine
Décrire mes émois, sans faux semblant
D’un rêve familier faire un roman
Pour écrire un sonnet quelle déveine
Je n’ai trouve qu’un alexandrin.
Lisant les fleurs du mal de Baudelaire
Je divague le soir sur mon dessin
Pour trouver mon bonheur dans le matin
Pour ma glose je crois, mauvaise affaire
Je n’ai trouve qu’un alexandrin.
En poète muré dans son silence
Mes songes désormais sont défendus
Mes espoirs aujourd’hui sont malvenus
Tous mes vers vont briller par leur absence
Je n’ai trouve qu’un alexandrin.
jc blondel