LE REVE
Pour marquer les chemins de leurs nombreux voyages
Les hommes, tel des nains, essaiment des cailloux
Ils ont cru trop longtemps aux brillants des bijoux
Qui faisaient aux regards de sublimes mirages
Le rêve est parfois dérisoire.
En cheminant la nuit sur des routes sauvages
Ils ont toujours cherché les bonheurs les plus doux
Sur les rives d’un corps où les plaisirs sont fous
Si la tendresse est là, rodant dans les parages,
Le rêve construit son histoire.
Il a fallu des fois combattre les orages
Pour ne jamais sombrer dans de tristes courroux
Contre l’adversité, résistant aux remous
Ils maintiennent le cap malgré les grands tangages
Le rêve est souvent illusoire.
Dans l’horreur des combats, ils seront des otages
Encaissant quelquefois les plus sournois des coups
Devant ces généraux et leurs maudits joujoux
Sortiront-ils vivants des immondes carnages
Le rêve est toujours provisoire.
Ils ont tant caressé de si jolis visages
En visitant la nuit la blancheur des dessous
Ils se sont délectés d’amour de quatre sous
En accostant le soir sur leurs petites plages
Le rêve survit en mémoire.
jc blondel