L'ILe
Et mon coeur qui lentement s'en va, prend le large vers des rives plus belles. Mon drapeau, anciennement baigné de ton nom, perd peu à peu ses couleur et s'effrite. Je regarde au loin cette île qui coule et qui emporte dans l'abyme tous ses trésors. Je ne peux m'empêcher de verser une larme qui creuse ma joue et qui sillonne mon monde tout autour. Je n'ai plus comme repère ton hymne, tes couleurs éclatantes ni même le palmier où nos corps maintes fois se brûlaient. Tout ce qui était érigé et qui brillait, meurt sous l'assaut des amours irréparables. Je n'ai plus que la moitié de mes mains pour me pousser loin du rivage. Mon visage, tristement trempé d'espoir, doit vitement fuir ta prochaine tempête. Je laisse sur la plage un mot de moi et beaucoup de toi, pour que même à des océans d'ici, tu saches toujours où venir nager pour me retrouver. Pour que même à des mondes de ce monde, éloigné à jamais de moi, que tu saches que je n'ai jamais menti. Et que même dans d'autres bras, tu pourras toujours compter sur mon navire.
Une grande odyssée m'attend et je dois partir avec la lumière du petit jour. L'eau scintille et la marée ne passe jamais deux fois sur l'île des adieux.