LA BALLADE DES MOTS
La ballade des mots dans sa course insouciante
S’entoure d’un sonnet, du quintil d’un rondeau,
Par un coup de maillet déchirant le rideau
Elle laisse entrevoir une rime naissante.
Son blason redoré flottant comme un drapeau
Découvre les secrets de cette bergerette
Dans le fatras d’un vers qui vogue au fil de l’eau
A l’ombre d’un muzain qui nous conte fleurette.
Une ode nous revient par ta chanson, fillette,
Laissant le triolet s’endormir en trivers
Où le zegel, le lai déclinés à l’envers
Font à la villanelle un décor d’odelette.
Le rimailleur d’un soir avait dans un quadrille
Rimé tous les espoirs de son cœur en guenille
En glosant quelquefois des couplets sans façon.
Le rondel empêtré dans une shaltinienne
Laissera sa terza renvoyer la rengaine
D’un bel alexandrin qui change d’horizon.
Sa complainte pourra devenir prière
Dans ce monde indécent où tout est éphémère.
Délaissant la sextine, il fait un carillon.
jc blondel