LES PRINTEMPS SONT PASSES
Les printemps sont passés en égrenant leur âge,
Le plaisir est bien là dans leurs deux corps vieillis
Ensemble ils poursuivront le cours de leur voyage
Sur un chemin pavé de rêves inédits
Qui peupleront la nuit leur charmant paysage.
Dans la course du temps qui leur parait sauvage
Dans ce bel univers où tout leur est permis
Ils parlent quelquefois dans un joli langage
Quand ils veulent s’offrir ces concerts infinis,
Les printemps sont passés en égrenant leur âge.
Dans leur espace blanc entre deux compromis
Les jeux dans leurs ébats se feront sans tangage
Lorsqu’ils partent le soir dans leurs tendres délits
Même si quelque part dans un fol abordage
Le plaisir est bien là dans leurs deux corps vieillis.
Ils n’auront pas vécu les frasques du naufrage
En allant bousculer ce monde des non-dits
En s’armant chaque jour des armes du courage
Pour les éliminer ces vieux monstres maudits.
Ensemble ils poursuivront le cours de leur voyage.
Dans l’ombre de la nuit, ils seront envahis
Par un désir brûlant tout en libertinage
Qui réveillent les sens qu’ils pensaient endormis
En allant récolter les fruits de son corsage
Sur un chemin pavé de rêves inédits.
Au royaume doré d’un monde de passage
Ils iront découvrir le plus beau des pays,
Avec un peu d’amour comme simple bagage
Ils chercheront sans fin les bonheurs interdits
Qui peupleront la nuit leur charmant paysage.
Il leur faut simplement dans ces moments choisis
Remiser les rancœurs au fond de leur garage
dans les tiroirs scellés des souvenirs enfuis.
Quand l’aurore fera couler son maquillage
Ils se diront ainsi sans aucun parti pris
Les printemps sont passés en égrenant leur âge.
jc blondel