en cette période de vacances et de férias, j'ai eu envie de vous mettre cet ancien texte, en espérant qu'il vous fasse rire...
La corrida
Nous étions, tous deux, devant nos verr’s, bien installés
Sous un parasol, à la terrasse du Grand Café ;
Deux touristes, à Séville, en cette fin de journée,
Heureux mais si fatigués d’avoir tant et tant marché
Bien tranquilles, nous nous reposions tout en écoutant
Le murmur’ de la fontaine, les rires des enfants.
Qu’est ce qui m’a pris, tout à coup, de vouloir
Aller aux arènes, juste ce soir
Tu m’as dit « j’irai pas, c’est trop barbar’ »
Moi, j’ai prétendu « mais non, c’est un art »
Tu as discuté mais tu as cédé
Comm’ tu m’aimes, tu m’ as accompagnée.
Et nous voilà bientôt, mal assis, en haut des gradins
Entre une matrone en noir et ses deux gamins ;
Nous voyons, tout en bas, dans les loges officielles,
Tous les beaux messieurs et les élégantes demoiselles
Echanger des regards, se faire des confidences
En attendant que l’antique spectacle commence
Voici que paraît le matador ; le silence se fait
Les hommes détaillent son galbe, son mollet parfait
Les femmes se pâment devant son habit de lumière
La muleta sur le cœur, il avance droit et fier,
Sûr de lui, il salue son public d’une main levée
Ramasse le mouchoir qu’une amoureuse a lancé.
Qu’est-ce qui ma pris, tout à coup, de vouloir
Aller aux arènes, juste ce soir
Tu m’as dit « j’irai pas c’est trop barbar’ »
Moi j’ai prétendu « mais non, c’est un art »
Tu as discuté mais tu as cédé
Comm’ tu m’aimes, tu m’as accompagnée.
Mais voilà que s’ouvre le toril, jaillit le taureau
L’œil noir, le front buté, il s’élance au galop.
En l’espace d’un instant, il a traversé l’arène
Culbuté le picador d’un élan que rien ne réfrène
Et, pour finir, de ses cornes aux pointes acérées,
Il embroche le matador sous les cris, les olé
Qu’à-t’il pu arriver ? d’un coup le public est muet
Le taureau parade devant le corps ensanglanté
Balance le front pour saluer de tous les côtés
Puis, planté au centre la piste, l’air belliqueux
s’en vient réclamer de l’homme les oreilles et la queue !