Mensonge

Mensonge

Sans pitié, sans égard, le mensonge déchire tendres et doux rêves qui transcendaient l’âme heureuse et enfin apaisée. Le mensonge, odieux, vil, contraint au retour vers les monotones contrées, celles dans lesquelles, aucune trace ne peut raconter la moindre histoire. Le mensonge envoie dans le néant. Les nuits flottent alors dans ce silence drapé de blanc. Plus de couleurs. Seulement la fureur du mensonge, l’horreur de la dissimulation qui saccage un cœur qui ralentit son rythme. Plus d’élan. Fini !
Et la sinistre réalité tandis que les légendes sombrent dans l’oubli ! Alors, il faut se résigner, tenter un nouveau voyage, abandonner sur le rivage les espoirs. Des espoirs si beaux… Des espoirs fous. Entrer dans le froid sans sombrer.
Infâme mensonge, brutale violence !
Mais se dire que l’on ne crèvera pas !

merci pour ce texte, ma Vyvy...
tu as raison, le mensonge doit être banni... d'autant que lorsque nous mentons aux autres c'est, qu'en réalité, nous nous mentons à nous-mêmes et que, ce faisant, c'est nous que nous saccageons...

Militer pour la vérité est un très noble idéal. Certains en ont fait une devise de vie suivant la célèbre formule latine¨: vitam impendere vero .

Le vrai est d'ailleurs une des trois valeurs essentielles avec le beau et le bien. C'est le vecteur de la connaissance, le beau étant celui de l'art, et le bien celui de l'action.

Au sens actif, rechercher le vrai est s'inscrire dans une démarche de progrès et d'élèvation de l'humanité dans une harmonie avec le monde. Au sens réactif, c'est lutter contre toutes les tromperies, les injustices, et d'une manière générale contre tout ce qui tend à se déformer, dénaturer, dégrader, dégénérer...

Cela commence à titre personnel par être au plus clair dans ses paroles, dans ses actions, mais aussi dans son attitude générale de vie, en composant au mieux avec les conventions sociales qui nous imposent des mensonges de politesse ou de "charité", ou d'opportunité : là aussi un équilbre ne doit pas être dépassé.

Si tu abordes ce sujet, Vyvy , c'est sans doute que tu viens juste d'en être victime de la part d'une personne chère qui t'a en quelque sorte trahie ( à moins que tout simplement tu voulais évoquer ce défaut) ; d'ou ton envie d' exprimer ta peine, ton désarroi . Dans ce cas, notre vision du monde change provisoirement; et ce qui était pour nous lumière éclatante devient pâle lueur.

Mais il faut relativiser et faire la différence entre celui qui est coutumier du mensonge et celui qui le pratique une fois, parce qu'il avait peur de se faire prendre, voire de faire de la peine ; on dit même qu'il existe de pieux mensonges.

Mais c'est justement celui qui n 'est pas adepte du mensonge qui nous fait le plus de mal, car on lui vouait une confiance totale et ne pas avoir entendu de sa part la vérité est ressenti comme un coup de poignard.
Mais si c'est la première fois que cela arrive et que l 'on peut ensuite en discuter , le choc s'atténuant, mieux vaut pardonner.

Evidemment tant qu'on reste dans de grandes généralités qu'on observe de haut, les choses paraissent faciles. C'est lorsqu'on est confronté à des cas précis que tout devient plus compliqué. Un exemple : peut-être avez-vous vu cette semaine à la TV ce joli film , "Le voile de l'illusion", ce type de films est tellement rare, il ne faut pas les manquer, surtout entre foot et vélo !
Il décrit dans un décor de Chine du début du siècle dernier les tribulations d'un couple d'aristocrates britanniques que tout oppose, mais qui finit contre toute attente par se trouver dans une sorte de transfiguration ultime.
A la fin du film, on comprend que la femme ne révêlera pas à son fils l'identité de son géniteur, pour préserver la mémoire qu'elle se doit à son mari défunt. Trouver vraiment son mari fera perdre à son enfant sa véritable identité, mais ce qui est vrai pour elle, l'est-il pour son fils, et qu'en est-il pour lui de ce mensonge ? Un enfant n'a-t-il pas le droit de connaître ses véritables origines, n'est-ce pas là un de ses biens les plus sacrés ?