Comment j’aurais pu vivre en te d’mandant d’trahir les tiens
Et savoir qu’tu vas me haïr au point ptet d’en venir aux mains.
Comment j’aurais pu assumer de voir ton regard qui s’éteint
Te voir mourir en décevant celle qui t’as nourri de son sein
Comment j’aurais pu les vomir, en t’aimant, toi qui reste leur œuvre
Comment j’aurais pu excuser ceux qui me brisent par leurs manœuvres
Ceux qui s’satisferont jamais d’ma réaction à leurs épreuves
Tendre l'autre joue a ses limites, j'aimerais savoir si eux le peuvent
Comment j’aurais pu m’regarder quand pour v’nir dans notre univers
Tu avais pris une mauvaise route qui t’faisait perdre tes repères
Quand tu n'vivais que dans l’extrême au point de repousser tes pairs
Et quand je ravalais ma rage face aux insultes de ton père.
Tu voulais pas quitter le nid et j’ai pas l’profil d’un poussin
J’ai pas les critères de recherche pour être la pouliche du poulain
Je freinais le cheval de course que papa forgeait de ses mains
Comment lutter contre ce reproche qui était que j’t’apportais rien.
J’écris ce texte en confession pour me rappeler qu’j’ai pas eu tort,
Que c’était la seule solution, même si j’avoue, j’en pleure encore
Même si je crève de frayeur à chaque fois qu’j’met le pied dehors
J’ai plus l’armure de ton odeur, de ton regard et de ton corps
Je ne sais plus être fragile en paraissant quelqu’un de fort.
Et je répète que je vais bien et je pleure de rire pour soustraire
A mes paupières devenues pierres, ces larmes qui refusent de se taire
Mes proches pronostiquent sur l’prochain quand tu m’manques encore dans la chair
J’constate qu’en tant que thérapeute, le temps n’vaut pas ses honoraires.
J’ai perdu ce qui était tout mais j’ai r’trouvé mes trois fois rien,
Sans elles je n’aurais jamais su où se continuait mon chemin
Je sais qu’il m’éloigne de toi mais il existe bel et bien
Ca, j’l’aurais pas cru sans mes guides, mes béquilles, mes femmes fantassins.
Elles étaient les seules à savoir que j’ai sacrifié ma lumière
Et devant une cause orpheline, elles sont dev'nues mes mercenaires
Elles ne t’ont jamais condamné bien que j’les sentais rancunière
Mais elles savaient qu’elles me perdraient avec une erreur si grossière
Et avec toute leur maladresse, elles m’ont mis d’la pommade plein l’cœur
Elles s’en sont foutues plein les pattes , j’ai l’thorax plus glissant que du beurre
Trop tard, j’étais en tracet plat, c’était inutile comme labeur
Mais j’ai vu toute l’abstraction de leur comportement de sœur.
Je crois que j’dois m’libérer de toi, qu’il est temps que je ferme le livre
Oui, je crois qu’après tous ces mois, je dois renaître, qui m’aime me suive
C’est une trop longue gueule de bois pour l’court instant où j’étais ivre
Ca me fait mal de dire ça, mais j’ai tant d’autre choses à vivre
J'admets, j'ai peur mais c’est un choix, la survie n’est pas instinctive