UNE FEMME ALLONGEE
Une femme allongée auprès de la rivière
Qui cherche son reflet qui part au fil de l'eau
Comme le temps qui va filer sur l'onde claire
En marquant de ses traits la douceur de sa peau.
L'âge, s'en va, pressé, abandonnant déjà
Après lui, ses étés, ces instants de jeunesse
Pour courir, vite fait, se mettre dans les bras
Racornis et trapus de madame Vieillesse.
Comme le torrent bleu, qui serpente là-bas
Il fonce sans souci se jeter dans le fleuve
L'âge, lui, va glisser dans les méandres plats
Où la ride survient sans qu'elle nous émeuve.
Un premier cheveu blanc, la trace trop fragile
Des printemps dépassés, des hivers trop ardus
Mais il faut l'accepter, puis rester bien servile
C'est pour chacun de nous, les chemins attendus.
Madame retrouvez enfin votre sourire
Vieillir ne rend pas laid, il a d'autres attraits
L'âge s'en va plus loin, laissez-le donc s'enfuir
Vivez donc sans regrets, ce n'est qu'un pas de fait.
Et la femme, jolie, auprès de la rivière
A laissé s'en aller le temps et ses frissons
Comme le torrent bleu, comme de l'onde claire
Elle poursuit déjà sa route et ses passions.
jc blondel