LA MORT
La mort a des couleurs qui parfois nous effarent
Sur les chemins du temps son destin est brutal.
En se jouant du sort, vite elle nous sépare
D'un vieux, d'un nouveau-né, dans un élan fatal.
Lorsque revient le jour de sa triste besogne
Elle arrive sans bruit se pencher au chevet
D'un papy, d'un gamin, elle devient cigogne
Pour nous les enlever, tant pis pour le regret.
Sa Majesté, la Mort, dans sa folle indécence
Emportera sans fin sous ses grands coups de faux
Les espoirs des humains, leur désir d'existence
Dans le néant du sol, dans le fond d'un caveau.
Elle rôde toujours sur les champs de bataille
Ramassant tous ces corps que la bêtise a tués
Conduisant son labeur sous les coups de mitraille
Elle amasse à jamais les hommes massacrés.
Là-bas dans l'hôpital cette horrible sorcière
Guette le moindre cri d'un malade mourant
Elle attend le moment de son heure dernière
Pour pouvoir l'emmener dans son enfer béant.
Dans l'étroit carrefour, profitant du brouillard,
Solitaire elle attend l'odieux carambolage
Qui lui donnera bien par le fait du hasard
Quelques âmes de plus pour gaver son carnage.
Elle arme quelquefois les bras d'un assassin
Lesquels auront ôté d'un tir une présence
Du monde des vivants. Pour cet affreux dessein
Elle osera tirer dans le dos de l'enfance.
Sordide majesté régnant sur des royaumes
Où tu gardes sans fin nos parents et amis,
Dans tes prisons de fer, tes hordes de fantômes
Viennent hanter mon cœur dans le noir de mes nuits.
Tu es le cauchemar incessant de la vie,
Reine sombre tu es d'un funeste destin
Sur les sentiers du temps, de l'âge et de l'envie
Ta présence suffit à mettre le mot " FIN ".
jc blondel