AUX POETES D’HIER
Demain dès l’aube à l’heure où part Victor Hugo
Sur la Seine il revoit le bateau de Rimbaud,
Il cueille quelques fleurs au jardin Baudelaire,
Bien avant d’accoster au pont d’Apollinaire.
Le rêve de Verlaine a son lit à barreaux
Et Lamartine écrit son lac sur des roseaux.
Voilà des conquérants dans un vol incendiaire
D’un Heredia votant pour un sonnet primaire.
Alors que Mallarmé va déguster son eau
Le train de Verhaeren s’échappe du bistrot
Où Musset malheureux avale un dernier verre
Et conte ses tourments à l’enfant qu’est Corbière.
Aux poètes d’hier j’ai offert ces cadeaux
Quelques maigres quatrains où fleurissent les mots
Car ils ont su chez moi rallumer la lumière
Une force de paix pour effacer la guerre.
jc blondel