GRAND-PERE
Par un matin d'hiver je me suis arrêté
Près d'une grille en fer fermant le cimetière
Où tu t'es endormi par un matin d'été
Où tu reposeras sans fin, toi mon grand-père.
Je t'aperçois là-bas, perdu dans ma mémoire
Quand sur ta chaise, assis tu attendais midi
Me racontant ta vie imagée des histoires
Qui berçaient mon enfance en m'apprenant la vie.
De nos jeux les plus fous, il m'en reste toujours
Leurs bruits résonneront très longtemps dans ma tête.
Tu cachais sans arrêt nos bêtises, bien faites
Evitant d'un même coup les foudres du jour.
Le complice, tu fus de toutes nos virées,
Le protecteur aussi quand les larmes perlaient,
Tu fus notre rempart, qui para les raclées
La mémoire d'un temps, à jamais dépassé.
Je te dis, en passant, bonjour près de ta tombe
Comme hier, je te vois et c'est toujours une ombre
A qui je viens parler quand dans une nuit noire
J'ai perdu mon courage et mes tendres espoirs.
jc blondel