Etretat

ETRETAT

On entendait la nuit, sur la plage endormie
Rouler des galets gris, là-bas près d'Etretat,
Les vagues ont bâti des digues de gravats
Où saute avec fracas la mer dans sa folie.

Ce labeur infernal du temps et des marées
Qui sape tous les jours le pied de nos falaises
Consumant doucement tel que le font des braises,
Il gagne sur le sol quelques mètres carrés.

En regardant le soir l'écume si blanche
Déferlant sans souci sur la rive figée
Je pense que le temps à les coudées franches
Pour casser sans répit, il usine à l'année.

Le temps a fabriqué se servant de la mer
Un trou dans le rocher, une aiguille de pierre
Où les passants vont voir le soleil se coucher
Au loin sur l'horizon de l'océan bleuté.

Toi, Etretat, tu es l'image des vacances
Pour touristes en mal de photos merveilleuses,
Dans l'asile du temps, tu gardes le silence
Conservant le secret de ton aiguille creuse.

Oui, dans le monde entier, on connaît tes falaises
Sur les murs des villas, ton image parait
D'Australie au Japon aux côtes Zélandaises
De vacances, tu es un symbole à jamais.

Combien de temps encor, resteras tu rivé
Sur le flanc balayé de nos côtes Normandes
Par la Manche qui vient jeter tous tes galets
Saccageant tes rochers en folles sarabandes.

jc blondel