Lorsque l’infâme nuit transperce de sa serre
Plus obscène et souillée que celle d’un vautour
L’horizon écarlate où agonit le jour
Mon être entier se fige et mon âme se serre
Ma peau tannée de cuir frissonne et s’exulcère
Ma poitrine s’emballe au point de non retour
Dans ma gorge nouée mon souffle est rauque et court
Et je ploie sous l’assaut du temps qui me lacère
La nuit englue mon corps chargée de spectres noirs
Ces fantômes transis d’immenses désespoirs
Qui de leurs crocs sanglants percent mon épiderme
Et dans l’isolement qui inonde mon lit
L’aurore me découvre immonde et avili
Les draps mouillés de peurs, de chagrins et de sperme.
15 avril 2009