J'ai écrit ce récit doucement, pour me bercer. C'est un premier jet.
Un jour, elle est entrée et, elle est venue me prendre la main. Elle s'est mise à danser, tourbillonner, virevolter, telle une hirondelle. C'est plein de grâce et d'élégance, une hirondelle. Elle m'a pris la main et m'a fait valser. Les secondes, prisonnières de nos doigts, devenaient éternelles. Il m'arrivait même de m'accrocher à ses sourires. J'avais cette impression de dérober chacun de ses gestes. Tout devenait tellement facile. C'étaient nos mains, notre danse qui recréait le monde de milles façades... Ses cheveux jouaient la mélodie, et nos doigts créaient le rythme. Tout était lent et rapide à la fois. Rien n'était certain, mais tout était réel. Cette valse dura des heures, éternelles et immortelles.
Puis, elle s'est allongée sur le carrelage, sans lâcher ma main. La sienne était brûlante, car ennivrée. Je prenais soin de me poser délicatement près d'elle, pour l'observer, pour soupirer, sourire, m'évader dans ses yeux, prolonger l'instant à jamais. Ses lèvres souriaient, mais ses yeux étaient humides. Elle fit couler des perles sur ses joues de cristal. Les battements de son coeur n'eurent jamais été aussi intenses. Ses prunelles emportaient avec elle chaque parcelle de mon coeur.
Et, c'est entre deux souffles qu'elle me chuchota, bien bas :
" Cette valse lente n'appartient qu'à nous. Dans le temps, elle vivra toujours par sa puissance. Car, quoi qu'il arrive, nous avons figé l'éternité. A présent, doux amour, ferme les yeux, le temps s'en va en milliers d'étoiles. Mais, n'oublies jamais que, dans cette poussière du temps, il y aura toujours un toi et moi. "
Chaque mot avait été doux, tendre, et violent à la fois. Puis, elle s'est endormie en un souffle. Je vis cet ange à la peau blanche s'envoler dans ses rêves, sans un bruit, juste ce murmure. Ensuite elle est partie. Où ? Seul son coeur le sait.
La vie est parfois un grand tour de magie, une illusion.