Ma fille
Je croyais, à travers son enfance,
Peut-être prolonger mon existence ;
Elever mon âme, donner un sens à ma vie
Et, par son bonheur, éclairer ma nuit .
Mais, adolescente au coeur intransigeant ,
Elle juge, tranche, rejette les gens,
Apprend la haine et non le pardon ;
Son coeur se ferme et le mien fond.
Je la rêvais tendre et sans violence
Et me heurte aux murs de ses silences ;
Pour l'avoir trop aimée, l'ai-je mal aidée
A être, dans ce monde, amour et amitié ?
Pourtant, lorsque certains soirs, complices,
Je la tiens dans mes bras, l'espoir se glisse
De la voir sourire, rire, parler d'avenir
Avec l'emphase des grands devenirs.